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6 avril 2018 5 06 /04 /avril /2018 18:00

•          •••☆☆•••

 

SITE FERMÉ JUSQU'A TEMPS QUE

•          •••☆☆•••

UN SITE DÉDIÉ AU VILLAGE !!!

A SE DEMANDER POUR QUI ET POURQUOI FAIRE ???

 

 

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LE PANNEAU (qui parait) IMPORTUN ... POUR CERTAINS

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- Quand les mots exhibent la latence des ‘’maux’’;

Tombent les masques et ils en découlent forcément des procès d’intention.

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Panneau importun...

Panneau importun...

          Lorsque l’on perd le sens des valeurs, la bêtise et l’ignorance trouvent de la place pour asservir les esprits et régner en ‘’maitres’’ absolus des lieux.

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‘’On dit que le temps change les choses, mais en fait, le temps ne fait que passer, et nous; nous devons (changer et) changer les choses nous-mêmes’’ …/…mais, si bien sûr, l’on possède l’intelligence et le courage nécessaires pour s’amender.  

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.....

 

Un bon conseil et il est très bon.

 

De Cheikh Mohand U MHAND :

"Win yevghan adhi jarev arfik

yawith arr etTik

Dhina yd yetsven lefhel

El 9oum aggi

yeswehmiyi

yets zoukhou ess yimI

WIN YEGHLIN

THEDDOUNE FELLESS". 

                                            …..oo…..

 

UN CONSTAT :

DE Omar Bouazza

 

el 9oum entoura dha heggar

Ezzmane dha hEddar

Edhamir dha haffar

rabi el 3alamine dha 9ahar

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POUR SUIVRE LES PUBLICATIONS DE OMAR BOUAZZA, SUIVRE CES LIENS:

 

- BLOG PERSONNEL: OMAR BOUAZZA 

http://omar-bouazza-2.over-blog.com/top

 

- BLOG (on le voulait) DÉDIÉ AU VILLAGE N'ATH SAIDHA: 

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Articles publiés depuis 2012 à ce jour sur le blog n'ath saidha.

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Omar Bouazza

omarbouazza2@yahoo.fr

 

Ecole n'Ath Saidha avant sa restauration en Aout 2016

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ecole n'Ath Saidha en cours de restauration en septembre 2016
Ecole n'Ath Saidha aprés restauration partielle en mars 2018

 

 

 

 

 

Ecole n'Ath Saidha en 2016

 

Ecole n'Ath Saidha au 28 avril 2017

 

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6 avril 2018 5 06 /04 /avril /2018 17:00

 

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INTERCONNEXION ENTRES BLOGS

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Ath Saidha sous la neige

 

 

 

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26 février 2018 1 26 /02 /février /2018 10:29
Ainsi fut guillotiné Fernand Yveton

 

 

 

La frustration d’une écolière.

10 février 2017 :

 

 

LE CRI DE DOULEUR D’UNE MAMAN :

Tu peux être fière ma fille Nayla!

 

Tout dernièrement, lors de leur visite à Ighil Ali, village d’origine de son mari, une dame a offert à sa fille Nayla, des calendriers de fin d’années dont le thème traite des montagnes du Djurdjura, de la famille Amrouche, notamment de Taous et son frère Jean Amrouche .

Taous et son frère Jean el Mouhoub Amrouche

Quelle a été la joie de sa fille que de recevoir ce présent sur le lieu de naissance de son Papa et d’origine de la célèbre fratrie des Amrouche.

Le lendemain, de retour à Alger, toute excitée et contente, elle voulait anticiper le temps pour voir la naissance du lendemain pour partager sa joie et offrir son trophée comme présent à sa maitresse.

La ‘’maitresse d’école’’, cette préceptrice qui symbolise l’avenir, les sciences et le savoir aux petits yeux innocents des enfants.

Comme les sensations maternelles sont innées, la maman, quelque part a partagé intérieurement l’allégresse de son enfant jusqu’à la sortie des classes matinales.

Comme de coutume, elle attendait la sortie comme toutes les mamans.

 Mais ce jour-là, elle a eu de mauvais pressentiments, elle devina de loin l’état apathique de sa fille.

Celle ci de nature espiègle, d’habitude toujours pétillante d’énergie, enjouée, rayonnante et exubérante, avançait d’un pas lent, tête baissée, mine défaite.

 D’instinct la mère devina l’origine de cet état.

Arrivée à son niveau, elle éclata en sanglots ininterrompus qu’elle ne put contenir qu’une fois rentrées à la maison.

 

Reprenant quelque peu ses esprits après un très long moment de déprime et de mutisme, mais toujours stressée, elle rassembla tous ses efforts pour faire la narration, entrecoupée par les larmes et les hoquets, de sa mésaventure.

Elle a été très choquée lorsque, toute joyeuse de faire la BA de la journée, elle tendit son cadeau à sa maîtresse.

Cette dernière, sans aucun égard et aucun sens pédagogique, rassembla toutes les forces et les grimaces de haine longtemps contenues, pour déchiqueter ‘’mez9ett’’ le calendrier en le jetant hargneusement à la poubelle –hachakoum-, sous prétexte que Taous est une chrétienne.

Touchée dans son amour propre, brisée dans ses rêves d’enfant, décontenancée dans son approche de la vie vue à travers ses petits yeux innocents, elle tenta une double interrogation :

pourquoi chère maîtresse ?

 Why ?

Très émouvante réaction.

Voilà ce qui valu l’emprisonnement à Henri Alleg : ‘’la question’’ sur la torture, ce modus opérandi des parachutistes de Massu et autres Bigeard.

Dans le cas présent, c’est un questionnement sur la torture psychologique opérée sur des enfants en pleine éclosion, percevant la vie à travers le prisme de leur innocence.

 Ces petits êtres ingénus, se trouvent par la force des conjonctures, impactés par un courant de pensée instillant insidieusement des concepts rétrogrades et archaïques d’importation au sein même de ce secteur aussi sensible qu’est l’éducation.

L’éducation comme la culture, le sport et autres sont pris en otage et mis en coupe réglée.

Avec le temps et le laxisme régnant, ces mouvances sont passées, non seulement, maîtres dans le chantage, l'embrigadement, l’usage de la langue de bois, la violence physique et sournoise, mais aussi, elles s'attribuent une mission dans l'altération de notre identité et dans la perversion et le maquillage de notre histoire ancestrale.

Ces sensibilités idéologiques (expertes en alliances et géométrie variables suivant les intérêts du moment) s’arrogent même le droit d’orienter la société vers des concepts qui leur sont intimes en niant à toute une communauté, sa citoyenneté, ses us et coutumes, ses langues ancestrale et vernaculaire, en lui contestant son identité et plus encore, en délibérant unilatéralement sur le droit de son appartenance en l’aliénant de force au gré de la direction que prennent leurs boussoles idéologiques.

La chimère dans la conception de leur monde, orientée exclusivement vers un seul point cardinal, le levant.

….

 

Amine Zaoui dans la rubrique culturelle du quotidien Liberté du 22 février 2018, résume bien la tautologie de ce concept d’appartenance ethnique.

Il écrit :

https://www.liberte-algerie.com/culture/officiellement-le-maghreb-arabe-est-mort-287606

 

‘’La terre de Tamazgha, et depuis les indépendances nationales de ses pays, traine derrière elle un cadavre politique en état de décomposition avancée.

Ce cadavre s’appelle “le Maghreb Arabe”.

C’est un mensonge politique qui s’est nourri d’une rhétorique vide soutenue par une langue de bois froid.
Un énorme mirage économique en forme d’un joint de haschich.
Pouvoir après pouvoir, qu’importent les appellations, qu’importent les couleurs ; socialiste, islamiste, djamahiriste, royaliste ou laïc, ces pouvoirs en crise chronique, et afin de faire taire les enfants de Tamazgha, ont essayé d’insuffler la vie dans le corps d’un mort né-mort, mais en vain ! Le temps des prophéties est révolu.
L’Union du “Maghreb Arabe” est morte depuis sa naissance, elle est rassasiée de sa mort !
Avec l’officialisation et la constitutionnalisation de la langue amazighe en Algérie, au Maroc et très prochainement en Libye et en Tunisie, l’annonce de la mort du “Maghreb Arabe” est officielle. Le mensonge est mis à nu. Cette union est née-morte. Chimère. Tout simplement parce qu’elle est née contre le cours de l’Histoire de l’Afrique du Nord. Contre la mémoire des enfants de cette terre. Contre la diversité et le vivre ensemble. Cette union non-unifiée est née contre le droit culturel. Contre la logique. Contre la culture ancestrale de cette terre qui a été toujours combattue. Culture interdite qui n’a jamais circulé entre les enfants de Tamazgha.
Et je marche avec les marcheurs derrière la dépouille du défunt. Pour la première fois les marcheurs sont heureux d’accompagner un mort vers son éternelle demeure. Le mort qui procure le bonheur !
Dans le cortège funèbre, je marchais avec les marcheurs ! Tout content comme tous les marcheurs contents, comme tous les enfants du pays de Tamazgha !
Avec cette mort du mort-né-mort, il y aura un peu moins de mensonges. Moins de rhétoriques, peut-être. Moins de discours. Moins de langue de bois. Ce mensonge appelé “Maghreb Arabe”, depuis sa naissance-morte, n’a légué qu’une blessure béante dans le cœur et dans le corps des enfants de l’indépendance. Difficile de fermer cette cicatrice identitaire. Ce trouble !
Une mort annoncée d’un mort, né-mort est une bonne nouvelle. Un mort qui n’a engendré que des ennuis et des importunes.
Ceux qui ont marché dans ses funérailles, nous et nos ancêtres et les ancêtres de nos ancêtres, se libèrent d’un poids, d’un cadavre en décomposition finale ‘’! A.Z

 

…..

An3am, ya syidati el moukhariba, supposée éducatrice, votre agressivité vous l’y aviez tout simplement connectée au fait que:

  •  Taous et Jean soient de confession Chrétienne
  •  mais surtout, pour donner une raison à vos préjugés et assouvir vos frustrations et vos démons longtemps couvées aux tréfonds de votre âme affectée.

Oui ils le sont, et ils le portent bien et ne l’on jamais caché, aux yeux mêmes des hauts dirigeants de la révolution.

Oui, Belkacem et ses enfants sont d’ailleurs l’exception dans la grande famille des Amrouche.

Et alors !!!
Ceci ne les a pas exclus de leur communauté au milieu de laquelle ils vivaient en parfaite communion et ne les a pas non plus marginalisés de leur devoir vis-à-vis de la lutte de libération nationale au même titre, sinon encore plus,. que certains compatriotes.

Leur confession ne les a aucunement complexés vis-à-vis de la lutte de libération nationale qui leur a ouvert les bras et bien intégrés à l’image de Jean très actif dans les accords d’Evian.

Eviant où ont eu lieu les négociations ayant abouti aux accords de cessez le feu

Toute la famille et les collatéraux sans exception, Jean en particulier, ont donnés beaucoup pour leur pays, THAMAZGHA/l’Algérie.

Et vous et vos semblables, petite madame, inculte, insignifiante et vipérine, qu’en aviez-vous donné ante et post ante 1962 sinon que de la méchanceté, de la trivialité, du séparatisme et de l’exclusion.

Vous êtes une maitrise, vous pouvez vous arroger le droit d’être la maitresse de ce que vous dicte votre conscience.

Toutefois, vous ne pouvez user de ce titre pour officier dans le domaine aussi noble que celui de l’éducation de nos enfants.

Vous ne pouvez, ni encore moins vous avez le droit de brimer ou de martyriser un enfant en vertu de son vocabulaire et/ou de son obédience, quand bien même ce serait votre progéniture, qui par un hasard de cohabitation scolaire ou de bon voisinage, s’exprimerait avec un verbe qui se trouve hors de portée de votre pettite dimension intellectuelle et linguistique.

Non, non petite madame ;

Les enfants sont des créatures propres et saines dénuées d’a prioris.

A ce titre, les éducateurs sont tenus par l’obligation de réserve d’une part ;

D'autre part, la fonction éducative requière une neutralité, beaucoup de tolérance et une moralité sans failles, un bon sens et des compétences didactiques très poussés, ya toute petite madame écervelée.

L’éducateur devrait incarner l’exemple de citoyen parfait maitrisant ses tendances politiques et ses penchants idéologiques.

….

Nayla ma Grande ;

Nayla, ma fille,  sois forte pour affronter cette vie pleine d’obstacles de tous genres.

Ces  travers semés très souvent sur nos chemins par cette engeance mal intentionnée, tu sauras les transcender par tes études et ta réussite sociale.

Le temps, les avances culturelles, scientifiques et technologiques, jouent en ta faveur, il faut juste y mettre ton génie pour les dompter et de les mettre à ton profit.

L’avenir étant devant toi,

TU RÉUSSIRAS NAYLA.

Ta maman qui t’aime tant et;

En ton lieu et place, je m'en charge de dire à ce quintal d’ignorance :

  • sait-elle seulement ce qu’est la religion?
  • cette somme d’exclusion, fait-elle le lien entre les religions monothéistes, les religions du livre?
  • Saurait-elle seulement citer le nom des Khoulafa Errachidines et les 25 prophètes cités dans le coran et les 5 d’origine Arabe?

- Sait-elle seulement qui est Omar Ibn Al Khattab?

Et comment s’est-il comporté lorsqu’il entra dans la ville Sainte de Jérusalem?
“‘Omar arpentait les rues, accompagné de Ka’b al-Ahbâr qui était un juif converti à l’Islam.
Les membres du clergé chrétien leur firent visiter les lieux saints de leur liturgie.
Arrivé devant l’église de la Résurrection, ‘Omar désirait prier, mais il pria à l’extérieur pour éviter que les Musulmans ne prennent prétexte de cela, pour réquisitionner cette Église dans le futur et la transformer en Mosquée.”

...
Ce tas de...ignorance saurait elle donner les noms du groupe des 22 et des 6 historiques à l’origine du déclenchement de la révolution Algérienne?

Son imagination ne pourrait admettre que d’authentiques Amazigh/Algériens de diverses croyances ont vécus sur cette terre ante et post ante avènement de l’Islam.

Parmi eux: Dyhia ou Kahina, Apulée ou Afoulay, Takfarinas, Massinissa, Juba père et fils, saint Augustin, saint Donat et tant d’autres occultés par le reniement de l’histoire.

….

Nous n’allons pas non plus aller jusqu’à lui faire l’affront de lui demander de citer tous ces Français, de confession chrétienne, et/ou de confession juive, qui ont soutenu, aidé et donné leur vie pour que cet ‘’epsilon troglodyte’’ d’esprit et de culture, puisse trôner sur l’estrade d’une école ALGERIENNE libérée d’une colonisation au prix de tant de sang, de souffrances et de vies humaines.

C’est pour cela d’ailleurs qu’il est hors de question qu’il soit admis une autre forme de domination "coloniale" sous la coupe et/ou les couleurs de son travestissement.


Demandons lui quand même, pour lui mettre en face des orbites, son IGNORANCE cultuelle, culturelle et historique, qui étaient ces militants et soutiens de la cause nationale:


1- Côté femmes:


Claudine Chaulet, Jacqueline Netter Guerroudj, Danielle Mine, Raymonde Pachard, Eveline Safir
Lavalette, Reine Raffini, Denise Duvallet, Jocelyne Chatain, Joseline Grêche etc pour ne citer que celles là.

 
Djamila Danièle Minne , Anne Chaulet , Annie Steiner

 

 

Claudine Chaulet :

Elle était une militante engagée dans le combat pour l’indépendance de l’Algérie. La sociologue Claudine Chaulet, née Guillot, est décédée, jeudi 29 octobre, à Alge0r, à l’âge de 84 ans, trois ans après la mort, le 5 octobre

Claudine Chaulet

2012, de son mari, Pierre Chaulet. La nouvelle a suscité une grande émotion en Algérie, où des hommages spontanés ont été rendus à son parcours exceptionnel. Le président Abdelaziz Bouteflika a salué une femme qui vouait à « l’Algérie et à son peuple un amour désintéressé ».

Née le 21 avril 1931 à Longeau, en Haute-Marne, fille d’un officier de gendarmerie et d’une enseignante.

Le premier contact avec l’Algérie a lieu en 1942, à Oran, où son père a été nommé. Elle y reste jusqu’en 1944. Après un retour de courte durée en France, la famille revient en Algérie en 1946. A la faculté des lettres d’Alger, la jeune femme a comme professeur le très charismatique André Mandouze, un résistant au franc-parler, défenseur précoce de l’indépendance algérienne, signataire du « Manifeste des 121 » (texte signé en 1960 par des intellectuels français qui dénoncent la guerre), qui finira par être expulsé d’Algérie par les autorités coloniales.

Une période exaltante où elle participe à la réalisation de la revue Consciences algériennes. C’est encore chez André Mandouze, le 21 décembre 1954, quelques semaines après le début de la guerre d’indépendance, le 1er novembre 1954, qu’elle rencontre Pierre Chaulet, interne en médecine, catholique très engagé dans l’action sociale, en contact avec les indépendantistes. Ce jour-là, le couple emblématique des Chaulet se constitue. Le mariage est scellé le 12 septembre 1955 à l’église d’Hussein-Dey, tenue par le charismatique Père Jean Scotto.

Engagement naturel

En septembre 1955, Abane Ramdane, dirigeant du Front de libération nationale (FLN), leur pose « la question de confiance » : « “Est-ce que l’organisation peut compter sur vous?” Nous répondons ensemble et séparément “oui” », racontent-ils.

Claudine et Pierre Chaulet ont tranché : il n’y a pas de « problème algérien », il y a un « problème posé par la présence de la France en Algérie ». Ils décident de s’engager « à cause de ce qu’il faut changer, radicalement : le mépris et l’humiliation de l’homme, les bidonvilles d’Alger ».

Elle milite, convoie des tracts, exfiltre des militants recherchés. Elle transporte, caché dans les langes de son bébé, le texte de la « plate-forme de la Soummam » de 1956, qui aura une grande importance dans l’histoire de la révolution algérienne.

Claudine et Pierre Chaulet

Le 27 février 1957, Pierre Chaulet est arrêté par les policiers de la Direction de la surveillance du territoire (DST). Elle accomplira, seule, la délicate mission d’évacuer Abane Ramdane, alors qu’Alger est quadrillée par les paras. Ce sera ensuite l’exil et un combat qui se poursuit depuis Tunis.

D’origine européenne, de culture française, Claudine et Pierre Chaulet se considéraient comme pleinement algériens. Leur engagement leur vaut un grand respect dans le pays.

 

 

Jacqueline Netter - Guerroudj

Jacqueline Guerroudj, née Netter le 27 avril 1919 à Rouen et morte le 18 janvier 2015 à Alger, est une militante communiste et anticolonialiste française,

Jacqueline Netter Guerroudj, mère de Danielle Minne Amrane

membre du FLN et moudjahida  de la guerre d'indépendance algérienne.

Elle a été condamnée à mort avec son mari, Abdelkader Guerroudj, en tant que complices de Fernand Iveton. Elle et son mari ont été graciés en partie grâce à une campagne médiatique menée notamment par Simone de Beauvoir.

Elle était la doyenne des 6 moudjahidates condamnées à mort pour leur engagement dans la révolution algérienne.

Elle fait des études de philosophie et de droit.

Elle se marie avec Pierre Minne, enseignant comme elle et militant communiste. Leur fille, Danièle Minne, naît en 1939.

En 1942, en raison de ses origines juives, elle est internée par les Nazis. Heureusement avec l'aide de son mari, de militants communistes et d'un prêtre, elle réussit à fuir vers la zone libre et ainsi échapper à la déportation.

En 1948, les Minne partent enseigner en Algérie. Ils s'installent dans la région de Tlemcen, à Chetouane (à l'époque Négrier) d'abord, puis à Aïn Fezza où Jacqueline est institutrice.

Divorcée, Jacqueline Netter se remarie en 1950, avec Abdelkader Guerroudj, militant du Parti communiste algérien et directeur de l'école où elle enseigne. En avril 1955, Jacqueline et Abdelkader Guerroudj sont expulsés pour leurs activités. Après avoir passé quelques mois en France, ils rentrent à Alger et participent à partir de janvier 1956 à l'organisation des Combattants de la libération et du Réseau de Yacef Saadi. Ils sont tous les deux condamnés à mort comme complices de Fernand Iveton, seul Européen guillotiné durant la guerre d'Algérie, mais seront graciés, avec Djamila Bouazza et Djamila Bouhired, le 8 mars 1962.

Elle était la doyenne des six femmes condamnées à mort pour des actes « terroristes » pendant la guerre d'indépendance.

Elle est morte le 18 janvier 2015 à Alger et a été inhumée dans le carré des martyrs du cimetière d'El Alia.

Sa fille : Danielle Mine :

Les parents de Danièle Minne, Jacqueline Netter, d'origine rouennaise, et Pierre Minne, professeur de philosophie, arrivent en Algérie en 1948.

Danielle Minne Amrane Fille de Jacqueline Netter Guerroudj
L'attentat de l'Otomatic (26 janvier 1957)

Articles connexes : Attentats pendant la guerre d'Algérie et Bataille d'Alger.

Danièle Minne participe en 1956 à la grève des étudiants et rejoint la rébellion des nationalistes algériens sous le nom de Djamila. Membre du « réseau bombes » du FLN durant la bataille d'Alger, elle fait partie du groupe de jeunes femmes poseuses de bombes dans les lieux publics d'Alger, en particulier les cafés fréquentés par la jeunesse, causant la mort de plusieurs personnes.

Le samedi 26 janvier 1957, Danièle qui est encore mineure (17 ans) participe à un triple attentat du FLN dans trois brasseries de la rue Michelet située dans le quartier européen. Elle pose sa bombe dans le bar Otomatic à Alger, tandis que ses complices déposent d'autres engins explosifs au Coq-Hardi et à La Cafeteria.

Le bilan de ces attentats est de « quatre femmes tuées, 37 blessés hospitalisés dont 21 femmes, dont 2 dans un état alarmant » selon Le Journal d'Alger.

Condamnée le 4 décembre 1957 à sept ans de prison, incarcérée à la prison de Barberousse, transférée en suite en France, elle est libérée en avril 1962 à Rennes et amnistiée en application des Accords d'Évian.

 

Raymonde Pachard :

Raymonde Peschard naît le 15 septembre 1927 à Saint-Eugène (aujourd'hui Bologhine), d'un père chef de gare. Assistante sociale au sein de la compagnie Électricité et gaz d'Algérie, elle milite pour le Parti communiste algérien. En

Raymonde Pachard

1956, elle rejoint le FLN et se voit confier quelques missions avant d'être injustement accusée d'avoir remis des bombes à Fernand Iveton. Sous la torture, ce dernier a en effet affirmé que la femme en question était blonde, afin de protéger Jacqueline Guerroudj, qui était brune, et Raymonde Peschard devient de ce fait recherchée par les services de renseignement. En mars 1957, elle s'engage dans l'ALN et se fait connaître sous le nom de Taous (« Le Paon » en arabe), en hommage à sa beauté.

En novembre 1957, le groupe auquel elle est affectée prend la direction de la Tunisie. À l'aube du 26 novembre, le groupe dirigé par Mustapha Laliam se fait encercler par l'armée française non loin de Medjana et Raymonde Peschard est tuée ainsi que dix de ses compagnons d'armes.

 

 

Evelyne Lavalette – Safir-,

 

Évelyne Lavalette est née en 1927 à Rouiba, à l'est d'Alger. Elle est issue d'une famille de pieds-noirs de la troisième génération. Elle a grandi à Rouiba.

Evelyne Lavalette

En 1951 elle adhère à l'Association de la jeunesse algérienne pour l’action sociale (AJAAS). Composée d'Algériens de toutes origines religieuses: catholiques, protestants, juifs, laïcs et musulmans, son but est l’éducation des jeunes, dans une vision réelle de l’Algérie d’alors.

En 1955, un an après le déclenchement de l’insurrection du 1er novembre 1954, elle rejoint les rangs du Front de libération nationale (FLN) et elle participe par le biais de l'AJAAS à l’impression semi-clandestine d'une revue pro-FLN dénonçant les injustices du colonialisme. Peu après, elle s'engage dans le FLN comme agent de liaison, assurant la tâche difficile de l'impression des tracts, le transport de matériel, l'acheminement de colis et l’hébergement chez elle à différentes reprises des combattants du FLN, parmi lesquels le colonel Ouamrane, le colonel Sadek, Belkacem Krim, Ben M'hidi, Mohamed Seddik Benyahia, Ramdane Abane et Benyoucef Benkhedda.

En 1956, elle participe à l'impression du premier numéro du journal clandestin El Moudjahid, l'organe officiel du FLN. Elle dactylographie pour le même journal un document épais sur le Congrès de la Soummam, l’appel à la grève des étudiants de février 1956 et la lettre d'Ahmed Zabana à ses parents, guillotiné en juin 1956.

Arrêtée le 13 novembre 1956 par la police française, torturée, détenue à la prison d’Oran de 1956 à 1957, ensuite à Orléansville (Chlef), puis à la Centrale de Maison-Carrée (El-Harrach), elle est libérée en 1959.

À l’indépendance de l'Algérie, elle est élue à l’Assemblée constituante puis à la première Assemblée nationale en 1964. Elle participe à l’étude et la mise en place du système éducatif algérien. En 1967, elle épouse le journaliste Abdelkader Safir, un des éminents pères du journalisme algérien. Elle occupera à partir de 1968, jusqu'à sa retraite, diverses fonctions au ministère du Travail et dans l'administration locale.

Elle a vécu à Médéa jusqu'à son décès, le 25 avril 2014 et inhumée à Alger, au cimetière chrétien de Diar Essâada (El-Madania).

 

Article résumant cette épopée des MOUDJAHIDATES de diverse confessions : Moudjahidate de confession chrétienne ou juive : «Des Algériennes à part entière»

juillet 4, 2017 -

                                           https://www.algeriepatriotique.com/wp-content/uploads/2017/07/danielle-djamila.jpg

Danielle Minne et les autres «se réclamaient de leur algérianité à part entière». D. R.

Les moudjahidate d’origine européenne ayant milité durant la Révolution de novembre 1954 en faveur de l’indépendance de l’Algérie étaient des Algériennes à part entière, ont plaidé ce mardi à Alger des témoins, relevant le sacrifice, parfois en vie, consenti par ces dernières.

Intervenant au Forum d’El-Moudjahid consacré à ces moudjahidate de confession chrétienne ou juive, à la veille de la célébration du 55e anniversaire du recouvrement de l’indépendance, l’ancien moudjahid Tahar El-Hocine a insisté pour que soient considérées ces Françaises et autres Européennes comme étant des Algériennes à part entière, car ayant consenti un sacrifice tout aussi grand que celui du peuple algérien.

Pour les faire sortir de l’oubli, il a tenu à citer quelques noms de ces militantes convaincues par la justesse de la cause de libération nationale. Outre celles plus ou moins médiatisées comme Claudine Chaulet, Jacqueline Guerroudj, Danielle Mine, Evelyne Safir Lavalette, il a évoqué Reine Raffini, Denise Duvallet,

Janine Cohene porteuse de valises dans le groupe Jeanson

Jocelyne Chatain, etc.

Le moudjahid Abdelmadjid Azzi a tenu, quant à lui, à souligner le même rôle joué par les Européennes que les Algériennes durant la Guerre de libération nationale ainsi que leur engagement sans faille pour cette noble cause. Il a cité, entre autres combattantes, Raymonde Peschard (dite Taoues) qui soignait les blessés algériens dans les maquis aux côtés de Nafissa Hamoud ainsi que Danielle Mine (Mme Djamila Amrane), lesquelles, a-t-il poursuivi, «se réclamaient de leur algérianité à part entière». «Elles combattaient le système colonial français alors qu’elles n’étaient pas concernées par le code de l’indigénat qui offrait des privilèges aux seuls Européens», a-t-il observé, avant de rappeler que la première a été froidement abattue par l’armée française lorsqu’elle s’est opposée à la suite de l’assassinat par ces derniers d’un médecin algérien dans le maquis.

Il a poursuivi en s’interrogeant en ces termes : «Comment peut-on aujourd’hui faire la différence entre le sacrifie des hommes et des femmes, d’une part, et ceux des Algériens de souche et des Européens, d’autre part, sachant qu’il ne s’est pas agi d’une guerre entre religions», avant de conclure par dire sa conviction que la femme a endossé davantage que l’homme durant la Révolution, et à tous les niveaux.

Moudjahida de la Wilaya VII au sein de la Fédération de France du Front de libération nationale (FLN), Akila Ouared a insisté, elle aussi, pour que soient considérées comme des Algériennes à part entière «celles qui ont adhéré à la cause nationale et pour qu’elles ne soient plus désignées sous l’appellation d’amies de l’Algérie, l’amitié ne conduisant pas forcément à prendre les armes», a-t-elle argué. «Y a-t-il un sacrifice plus grand que celui de donner sa vie, au moment où ces martyres étaient qualifiées par les tribunaux militaires français de traîtres et qu’elles avaient milité sans rien demander en retour ?» s’est-elle indignée, appelant le ministère des Moudjahidine à se pencher sur cette question.

Fils d’un moudjahid d’origine italienne et frère de la martyre Molinari Oum El-Khir, tombée au champ d’honneur les armes à la main à l’âge de vingt-deux ans, Kaddour explique comment, en 1969, son père qui a voulu être algérien a demandé auprès de l’état-civil à substituer son nom de famille par celui de Soukhal, du nom de son épouse.

L’avocate Fatma-Zohra Benbraham est revenue, quant à elle, sur le rôle de ses collègues françaises durant la Révolution à travers le pont aérien qui consistait à défendre les prisonnières algériennes, citant notamment Nicole Dreyfus, avocate au barreau de Paris. Pour sa part, le président de l’association Maillot-Yveton, Merzouk Chertouk, a plaidé pour que soient baptisés des rues et boulevards au nom de ces militantes et militants de confession non musulmane, lesquels ont plus de mérite que les autres et qui ont été condamnés et torturés doublement, en raison précisément de leur origine.

R. N.

 ….

 ….


2- Côté hommes:


- Il nous faut citer, sans être exhaustif, tous les hommes de religions qui,

L'Abbé Alfred Berenguer

dérogeant à la règle, ont témoigné notamment contre la torture, je veux citer Monseigneur Duval, l’abbé Bérenguer qui fut même ambassadeur du Gouvernement Provisoire de la Révolution Algérienne en Amérique du Sud, sans oublier l’immense Frantz Fanon qui combattit avec les armes de l’esprit et dont les écrits -cinquante ans après- sont toujours d’actualité.

 

«L'abbé Berenguer a toujours considéré que l'Algérie était son seul pays. Il

disait toujours que la France n'était pas l'Algérie et qu'elle ne pouvait jamais l'être ni sur le plan de la géographie, ni de l'histoire, ni de la langue, ni de la religion.»


- Henri Alleg:

 

 

Il est arrêté le 12 juin 1957, soit le lendemain de l’arrestation du mathématicien Maurice Audin- un autre juste-, par les hommes de la 10e division parachutiste.

Il est séquestré un mois à El-Biar où il est torturé. A Barberousse, la prison civile d’Alger. Son témoignage commence par la formule : « En attaquant les Français corrompus, c’est la France que je défends. »
 

- Le professeur Chaulet:

 

Pierre et Claudine Chaulet

Il a effectué des opérations secrètes avec les combattants du FLN sous les ordres de Abane Ramdane.


Le Pr Chaulet a réussi, avec sa femme Claudine qui avait également épousé la cause algérienne, à rejoindre le FLN en Tunisie où il a continué ses activités à la fois comme médecin et comme journaliste au journal du FLN, El Moudjahid. Il est l'un un des membres fondateurs de l'agence de presse algérienne APS, à Tunis en 1961.

 

- Docteur Daniel Timsit :

 

Il a participé activement à la guerre d’indépendance de l’Algérie du « mauvais

Docteur Daniel Timsit

côté » pour les « nostalgiques » en fait du côté de la dignité et de l’honneur Daniel Timsit est né à Alger en 1928 dans une famille modeste de commerçants juifs. Descendant d’une longue lignée judéo-berbère, il a grandi tout naturellement dans ce pays où cohabitent Juifs, Arabes et Pieds-noirs, que le système colonial s’efforce de dresser les uns contre les autres.

 

Francis Jeanson


- Maurice Laban:

 

C’est un français né en Algérie qui rejoignit très jeune le parti communiste. Il a vécu tous les grands événements qui ont marqué la période : le Front populaire, la Guerre d’Espagne, la deuxième guerre mondiale, la Guerre d’Algérie. Il finit par rejoindre les combattants algériens dans le maquis.

Maurice Laban

Il est tué par l'arrmée française alors qu'il avait pris le maquis dans les Aurès aux côtés de l'aspirant Maillot sous le commandement d'Abbas Laghrour : le 5 juin 1956, le groupe de huit maquisards du « maquis rouge » que commande Henri Maillot est surpris par les troupes françaises près de Lamartine2 dans la région d'Orléansville. Trois membres du groupe sont tués au combat : Belkacem, Hammi et Maurice Laban. Henri Maillot, quant à lui, est pris vivant puis confié aux gendarmes mobiles. Après deux heures de tortures on lui dit de filer. Il part à reculons en criant « Vive le Parti communiste algérien ! » et s'écroule sous une rafale.
 

 

- Francis Jeanson:

 

 

Le groupe Jeanson - porteurs de valises

C’est la figure de proue des "porteurs de valises" du FLN
 

Francis Jeanson

Il est né à Bordeaux le 7 juillet 1922, mort à Arès le 1 août 2009, est un philosophe français, notamment connu pour son engagement en faveur du FLN

pendant la guerre d'Algérie.
« ...Je voudrais que tu retiennes que mes camarades et moi n’avons fait que notre devoir, car nous sommes l’autre face de la France. Nous sommes l’honneur de la France. » C’est par cette phrase que Francis Jeanson s’adressant au président Abdelaziz Bouteflika - en Juin 2000 a défini son rôle lors de l’aide qu’il a apportée à la Révolution algérienne.

 

….

- Fernand Yveton:

La guillotine

Né le 12 juin 1926 au Clos-Salembier (Alger) et mort guillotiné le 11 février 1957,
Il se propose, en octobre 1956, pour réaliser un sabotage à l'aide d'une bombe

Fernand Yveton

dans l’usine à gaz du Hamma où il travaille. La prise de contact a lieu avec la militante Jacqueline Guerroudj, épouse d'Abdelkader Guerroudj, qui est désignée par le FLN pour lui remettre deux bombes fabriquées par Abderrahmane Taleb, mais Iveton ne peut en transporter qu'une seule et lui laisse l'autre.
« La vie d’un homme, la mienne, compte peu.
Ce qui compte, c’est l’Algérie, son avenir. Et l’Algérie sera libre demain. Je suis persuadé que l’amitié entre Français et Algériens se ressoudera ». Fernand Iveton, Déclaration peu avant d’être guillotiné).
Il y avait 35 ans, il tombait sous le tranchant de la guillotine, son

crime avoir combattu pour l’indépendance de son pays l’Algérie.

Algérie. Fernand Iveton, guillotiné pour l’exemple, il y a soixante ans
Yveton employé de l'usine à gaz

Dimanche, 12 Février, 2017

Fernand Iveton ( à gauche sur la photo), ouvrier, communiste, guillotiné, il y a soixante ans, le 11 février 1957.

          ‘’Il y a soixante ans, le 11 février 1957, Fernand Iveton, 31 ans, militant communiste, accusé de terrorisme, était guillotiné. Sa grâce avait été refusée par le gouvernement de Guy Mollet. Relire le portrait publié en février 2007 dans l’Humanité. 

«Je vais mourir, mais l'Algérie sera indépendante » furent les derniers mots prononcés par Fernand Iveton, avant d'être guillotiné juste après Mohamed Ounouri et Ahmed Lakhnache, le 11 février 1957 à 4 h 30 du matin. « Ce matin, ils ont osé/ Ils ont osé/ Vous assassiner/ C'était un matin clair/ Aussi doux que les autres/ Où vous aviez envie de vivre et de chanter (...) », déclamait dans un poème écrit après son exécution Annie Steiner, alors jeune militante détenue dans le quartier des femmes de la prison de Barberousse d'Alger (1). Fernand Iveton avait trente et un ans, ses deux codétenus, un peu plus de vingt ans. « Nous avons voulu sa mort et nous l'avons obtenue sans défaillance », écrivait ce jour-là Jean-Paul Sartre. « Les 300 condamnés à mort d'Algérie sont, pour la plupart, des otages que l'on veut fusiller », dénonçait l'écrivain et journaliste communiste Pierre Courtade dans l'Humanité.

          Rencontrée dans une librairie à Alger, Annie Steiner se souvient encore de ce 11 février 1957 quand sa compagne de cellule, Yvette Bacri, l'a réveillée. « Annie, réveille-toi, ils emmènent Fernand », lui crie-t-elle. Elle avait reconnu la voix d'Iveton quand il était passé devant le quartier des femmes encadré par des gardiens qui l'emmenaient vers le lieu de son exécution. Il était en train de chanter. « Il s'est dirigé vers la guillotine comme s'il allait revenir », écrit alors Étienne Fajon dans l'Humanité. « Tous les détenus, c'était la tradition quand un militant était exécuté, ont commencé à crier, à faire du bruit avec n'importe quoi et à scander "tahia el-djazaïr" (vive l'Algérie). Après sa mort, on a fait une grève de quarante-huit heures », ajoute Annie Steiner.


 


- Henri Maillot:

Henri Maillot et Maurice Laban morts tous les deux au champ d'honneur pour que vive l'Algérie libre.

 

Né à Alger en 1928 dans une famille pied-noir, ami depuis l'enfance de Fernand Iveton, son voisin du Clos-Salembier.
Après avoir été rappelé trois mois sous les drapeaux, il s’engage avec

L'aspirant Henri Maillot

le grade d’aspirant et est affecté au 57e bataillon de tirailleurs de Miliana. Le 4 avril 1956 il passe au maquis avec un camion d’armes, et il adresse cette lettre à la presse parisienne.
“Je ne suis pas musulman, mais je suis Algérien, d’origine européenne. Je considère l’Algérie comme ma patrie. Je considère que je dois avoir à son égard les mêmes devoirs que tous ses fils. Au moment où le peuple algérien s’est levé pour libérer son sol national du joug colonialiste, ma place est aux côtés de ceux qui ont engagé le combat libérateur”.
Le 22 mai 1956, Henri Maillot est condamné à mort par contumace pour trahison par le tribunal militaire d'Alger. Le 5 juin 1956, le groupe de huit maquisards du « maquis rouge » que commande Henri Maillot est surpris par les troupes françaises près de Lamartine dans

En mémoire du Chahid Henri Maillot

la région d'Orléansville. Trois membres du groupe sont tués au combat : Belkacem, Hammi et un Européen, Maurice Laban.
Henri Maillot, quant à lui, est pris vivant puis confié aux gendarmes mobiles. Après deux heures de torture on lui dit de filer. Il part à reculons en criant « Vive le Parti communiste algérien ! » et s'écroule sous une rafale.

- Maurice Audin :

 

Né le 14 février 1932 à Béja(Tunisie) et mort à Alger en 1957, est un mathématicien français, assistant à l’université d’Alger, militant de

Maurice Audin mort sous la torture

l'indépendance algérienne.
Après son arrestation le 11 juin 1957 au cours de la bataille d'Alger, il meurt à une date inconnue.
Pour ses proches ainsi que pour nombre de journalistes et d'historiens, notamment Pierre Vidal-Naquet, il est mort pendant son interrogatoire par des parachutistes.

 

Maurice Audin et son épouse

JEAN AMROUCHE PURE ALGERIEN DE CONFESSION CHRETINNE :

La pensée de Jean el Mouhoub Amrouche

L’itinéraire politique de Jean Amrouche est sans aucune ambiguité. Il est témoin de son peuple, il doit témoigner et il témoigne. Le déclenchement de la révolution est d’abord un choc. Laissons parler Jean Amrouche : « Elle est

Jean el Mouhoub Amrouche

engagée (la France) à son insu dans une tragédie où elle risque de se perdre… Je crois qu’elle ne peut se sauver qu’en choisissant le plus grand risque : en donnant aux Algériens leurs libertés et leurs patries… Je sais seulement que je suis l’un des rares témoins de ce peuple héroïque enseveli sous le mépris et la misère, à qui l’on refuse jusqu'à son nom de peuple ».

Durant la guerre de libération nationale, Jean Amrouche fut l’intermédiaire et le médiateur auto-désigné et autoproclamé entre le FLN, résistant et rebelle, et Charles de Gaulle.

D’ailleurs, il écrit « Je suis le pont, l’Arche qui fait communiquer deux mondes mais sur lequel on marche et que l’on piétine, que l’on foule… Je le resterai jusqu'à la fin des fins, c’est mon destin ».

Jean Amrouche décède le 16 Avril 1962 et n’assistera pas aux accords d’Evian et à l’Algérie indépendante.

Carte d'acréditation délivrée par le GPRA

Ce Jean, critique littéraire, et ce El Mouhoub, militant de la cause algérienne, est bien complexe, une figure moderne de Janus, lucide et souffrant.

 

Son dernier souffle vital, l’ami de Ferhat Abbas, président du GPRA, et Krim Belkacem, chef historique de la révolution, l’emploie en tant qu’intermédiaire du FLN tout en étant l’ami du général de Gaulle et de sa politique de décolonisation.

Cinquante ans après sa disparition, l’apport tant littéraire que politique de Jean Amrouche à l’Algérie a été occulté par la permanence d’une idéologie «ostraciste».

« Si un jour je me trouvais encore à la direction de notre pays, sois persuadé

que tu seras appelé à servir dans un poste de confiance.»

Ferhat Abbas, lettre à Jean El-Mouhouv Amrouche, mars 1962.

La famille Amrouche


                            .............….............................................

 

épilogue:


        N’en déplaise à cette créature des ténèbres, il y en a tant d’autres Moudjahidates et Moudjahidines (Algériens de naissance ou de cœur, de confessions et de nationalités diverses) qui se sont sacrifiés pour l'indépendance du pays, que son cerveau atrophié, plus petit que celui d’une créature plus intelligente qu’est le moustique, ne saurait engranger.


Porterait elle le prénom de cette autre gourde de Nai-3'ma que cela ne m'étonnerait pas, tellement elles font dans le même registre?
C’est pour cela, qu’elle devrait s’éloigner des lieux éducatifs et culturels et se rapprocher de cet autre spécimen défrayant la chronique de ces derniers jours, pour créer une association de buveuses…d’eau de chamelle.

 

"Il faut parfois longtemps pour qu'une vérité démontrée devienne une vérité acceptée."

‘’Le temps rendra gloire à la vérité’’

 

Omar Bouazza

Omarbouazz2@yahoo.fr

La frustration d’une écolière, par Omar Bouazza
La frustration d’une écolière, par Omar Bouazza
La frustration d’une écolière, par Omar Bouazza
La frustration d’une écolière, par Omar Bouazza
La frustration d’une écolière, par Omar Bouazza
La frustration d’une écolière, par Omar Bouazza
La frustration d’une écolière, par Omar Bouazza

ANNEXE

----------------------- 

Taos Amrouche par:

 

Cultur'Art kabyle

9 février 2018

 

Taous Amrouche

 

La première romancière algérienne de langue française et une chanteuse berbérophone (1913-1976)

Née à Tunis en 1913, dans une famille kabyle originaire de la vallée de la Soummam (Ighil-Ali en Petite-Kabylie), Marguerite Taos Amrouche était la sœur de l'écrivain Jean Amrouche. Elle a été comme lui confrontée à la double culture berbère et française.

Leur famille s'est convertie au catholicisme et a adopté la langue française, langue qui sera celle de la romancière. leur mère, Fadhma Aït Mansour (1882-1967), élevée dans une des premières écoles de filles en Algérie a laissé des mémoires : Histoire de ma vie (1968, Maspero).

Leur père, Belkacem Amrouche est originaire d'Ighik-Ali, un village de la Petite Kabylie. Confié aux Pères blancs, il avait été baptisé à l'âge de cinq ans. Il refuse d'épouser la fille du village qu'on lui avait promis. Il émigre avec Fadhma à Tunis où Belkacem trouve un emploi aux Chemins de Fer tunisiens.

Taos Amrouche était l'amie d'André Gide et de Jean Giono. Dans ses romans fortement autobiographiques, elle analyse son déracinement, l'exil, la solitude et exprime le besoin d'émancipation des femmes étouffées par la tradition. Elle a écrit quatre romans : Jacinthe noire (1947), Rue des tambourins (1969), L’amant imaginaire (1975) roman autobiographique, Solitude ma mère (1995) roman posthume, et un recueil de contes et de poèmes Le Grain magique (1966)

Taos Amrouche entreprend dès 1936, la collecte. des chants populaires berbères. Douée d'une voix exceptionnelle, elle interprète de très nombreux chants berbères, qu'elle tient de sa mère et se produit dans de nombreuses scènes. En 1967, elle obtient le Disque d’or. Taos Amrouche a surtout excellé dans l’opéra en langue amazighe, ce qui explique qu'elle fut largement ignorée par les autorités algériennes.

Elle a aussi fait une carrière de chroniqueuse à la radio, d'abord à Tunis, dès 1942, puis à Alger en 1944. Elle se marie avec le peintre Bourdil, dont elle a une fille, Laurence, devenue comédienne, et réside définitivement à Paris à partir de 1945. Elle a assuré à la radiodiffusion française une chronique hebdomadaire en langue kabyle, consacrée au folklore oral et à la littérature nordafricaine. Taos Amrouche est morte en 1976, elle repose à Enterrée à Saint-Michel-l'Observatoire, près de Paris
 

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24 février 2018 6 24 /02 /février /2018 16:49
Sur la photo: le bras droit du Colonel Amirouche repose sur l'épaule de Dda Hamou.

 

 .. 
..

 

Dda Hamou AMIROUCHE

 

Secrétaire particulier du Colonel AMIROUCHE en wilaya III.
Rahimahoum Allah.

..................................

 

Voila ci dessous quelques lignes d'une époque que Dda Hamou s'est remise en mémoire et consignée dans son livre ‘’Akfadou - un an avec le Colonel Amirouche’’:

 

 

"Le spectacle des tortures infligées à mon père, en 1945 lorsque j'avais 7 ans, associé aux vertus de la résistance armée, à l'amour de la Patrie, à la fierté d'être algérien qu'il m'inculqua dès l'enfance m'amenèrent à prendre les armes à 19 ans.

 

Le colonel Amirouche fit de moi un universitaire qui, portant un regard critique sur les tumultes agitant la planète et façonnent notre histoire, renforce la conviction qu'une nation ne vaut, ni par ses ressources, ni par l'espace de son territoire et la puissance de ses armées mais par la qualité de ses dirigeants".
..
"Je sursautai quand il demanda tout à coup: -y a-t -il ici un jeune étudiant qui s' appelle Amrouche? -
Ne sachant sur le moment à qui j'avais affaire, je répondis en bafouillant -j'ai écrit plusieurs lettres dont l'une au Grand Amirouche-...

"Il n'y a de Grand que Dieu me coupa-t -il sévèrement ", c'est moi Amirouche".
 

…..


Inna li Allah wa inna Yleihi radji3oune.


Dieu a fait que les chemins et la destinée de ces deux Grands Amirouche se croisent il y a de cela plus d'1/2 siècle dans les maquis de la wilaya 3 historique ;

Qu'Il Fasse qu'aujourd'hui, ils se retrouvent ensemble au Paradis.
...
Toutes nos condoléances à son épouse, ses enfants, sa famille, ses proches et ses très nombreux amis.


Repose en paix Grand Homme, toi ce Grand Maquisard, toi ce Grand gestionnaire que j'ai eu l'honneur de rencontrer dans les années 80's avant ton retour aux USA.
 

En ce jour du vendredi 23 février 2018, tu es revenu pour

retrouver cette terre de Tazmalt qui t’a vu naître.

 

Nombreux, nous avions été présents pour nous recueillir en ta mémoire et te rendre le dernier grand hommage pour ton dernier voyage.

 

Sur ta dernière demeure qui se refermait sous nos yeux tristes, 

la mine défaite, nous avions fait nos Adieux, 

à ce grand Monsieur qui, à 17 ans déjà, était nationaliste.

 

Repose en paix Dda Hamou, toi qui a été le compagnon de ces Grands Hommes qui ont voué leur vie pour redonner sa liberté à ton pays l’Algérie qui tu as toujours défendue et chérie au fond de ton cœur.  

 

Ton souvenir et ton sacrifice sera à jamais gravé dans les mémoires et pour la postérité.

 

Que Dieu te Réserve une place en ses vastes jardins du Paradis.

 

…………

Omar Bouazza

Omarbouazza2@yahoo.fr

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12 janvier 2018 5 12 /01 /janvier /2018 10:47
Fete de Yennayer ie 11 janvier 2018 à Ath Saidha

..

RASSEMBLEMENT ''DJEM3 ÉCHEML

''Dhi Thaderth n’Ath Saidha'',

le 12 janvier 2018 dhi Thaderth.

Double célébration:
1): - Naissance de l'association "ATH SAIDHA"

2): - Yennayer 2968.
..

YEJME3  RABI  ÉCHEML  ÉN-NAGH ASSAGUI.

Vidéo 1

https://www.youtube.com/watch?v=BjtIxAfllos

Vidéo 2                                                   

https://www.youtube.com/watch?v=zDvQcPXiJls

Vidéo 3

https://www.youtube.com/watch?v=F77RtgVCIa4

 

 

 

SECTION VIDEOS

SECTION PHOTOS

RASSEMBLEMENT ''DJEM3 ÉCHEML ''Dhi Thaderth n’Ath Saidha, par Omar Bouazza-
RASSEMBLEMENT ''DJEM3 ÉCHEML ''Dhi Thaderth n’Ath Saidha, par Omar Bouazza-
RASSEMBLEMENT ''DJEM3 ÉCHEML ''Dhi Thaderth n’Ath Saidha, par Omar Bouazza-
RASSEMBLEMENT ''DJEM3 ÉCHEML ''Dhi Thaderth n’Ath Saidha, par Omar Bouazza-
RASSEMBLEMENT ''DJEM3 ÉCHEML ''Dhi Thaderth n’Ath Saidha, par Omar Bouazza-
RASSEMBLEMENT ''DJEM3 ÉCHEML ''Dhi Thaderth n’Ath Saidha, par Omar Bouazza-
RASSEMBLEMENT ''DJEM3 ÉCHEML ''Dhi Thaderth n’Ath Saidha, par Omar Bouazza-
RASSEMBLEMENT ''DJEM3 ÉCHEML ''Dhi Thaderth n’Ath Saidha, par Omar Bouazza-
RASSEMBLEMENT ''DJEM3 ÉCHEML ''Dhi Thaderth n’Ath Saidha, par Omar Bouazza-
RASSEMBLEMENT ''DJEM3 ÉCHEML ''Dhi Thaderth n’Ath Saidha, par Omar Bouazza-
RASSEMBLEMENT ''DJEM3 ÉCHEML ''Dhi Thaderth n’Ath Saidha, par Omar Bouazza-
RASSEMBLEMENT ''DJEM3 ÉCHEML ''Dhi Thaderth n’Ath Saidha, par Omar Bouazza-
RASSEMBLEMENT ''DJEM3 ÉCHEML ''Dhi Thaderth n’Ath Saidha, par Omar Bouazza-
RASSEMBLEMENT ''DJEM3 ÉCHEML ''Dhi Thaderth n’Ath Saidha, par Omar Bouazza-
RASSEMBLEMENT ''DJEM3 ÉCHEML ''Dhi Thaderth n’Ath Saidha, par Omar Bouazza-
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RASSEMBLEMENT ''DJEM3 ÉCHEML ''Dhi Thaderth n’Ath Saidha, par Omar Bouazza-
RASSEMBLEMENT ''DJEM3 ÉCHEML ''Dhi Thaderth n’Ath Saidha, par Omar Bouazza-
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RASSEMBLEMENT ''DJEM3 ÉCHEML ''Dhi Thaderth n’Ath Saidha, par Omar Bouazza-
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2 janvier 2018 2 02 /01 /janvier /2018 17:55

...

Ath Saidha le 30 décembre 2017.

 

INVITATION = DJEM3 ECHEML.
..
Le dossier de demande d’agrément pour l’association du village n’Ath Saidha a été déposé pour suite à donner auprès de l’APC de Boudjellil le 26 décembre 2017.
Quelle soulagement et quelle joie.
Aussi, “la3thev yefegh err thafath, tous les Athsaidha résidents et non résidents, sont INVITÉS à une COLLATION, pour célébrer l'événement en souhaitant une issue administrative favorable et diligente.
..
Pour nos parentes, parents, proches et ami(e)s à l’étranger sur les continents ou se

trouvant dans l'impossibilité de se déplacer - qui ont de tous temps été proches de nous-, nous aurions tant aimé les compter parmi nous pour que la joie soit totale.
Toutefois, leur présence peut se manifester par leur adhésion et leur soutien à la nouvelle équipe exécutive.
..
La date du 12 janvier, consacrée fête de Yennayer serait toute indiquée pour fêter ces deux événements et en faire de cette journée -chômée et payée-, la fête et du village et de la naissance de l’association de la jeunesse et du renouveau n’Tadarth, à chaque anniversaire.
Voil
à encore une occasion de nous retrouver et de nous recomposer en une force vive au bénéfice de la communauté et en mémoire de nos ancêtres.
..
Nous vous invitons à confirmer votre présence sur la page événement prévue à cet effet.
Félicitations à toute l'équipe collectivement et nommément.
..
D’avance, nos meilleurs vœux à toutes et à tous.
Nos souhaits de réussite et de développement à notre très cher village.
UN POUR TOUS TOUS POUR LE SERVIR.
Merci d’avance.
..
PS/ Nous célébrerons avec faste et plus nombreux, ''l’agrémentation'' réglementaire.

 

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17 décembre 2017 7 17 /12 /décembre /2017 16:18

Paris le 1 décembre 2017.

UNE JEUNE ÉQUIPE AVANT GARDISTE,
UN PRÉSIDENT PAS COMME LES AUTRES,
UN PROGRAMME NOVATEUR.

Aujourd’hui, j’ai eu l’insigne honneur d'être invité à assister à un meeting donné par Monsieur Mouloud Salhi, élu Président de l’APC d’Akbou le 23 novembre dernier.
Le meeting tenu à l’attention de la communauté Akboucienne établie à Paris, notamment, a réuni un large auditoire au 4 rue Albert Marquet Paris 75020.

Monsieur Salhi, qui prendra officiellement ses fonctions à la tête de l'exécutif de la commune d’Akbou dans la mi-decembre, à présenté son programme de travail pendant sa mandature.

 

 

Un programme ambitieux et très riche, n’ayant occulté aucun secteur d'activité ni aucun aspect de la vie économique et sociale de la collectivité.
 

A savoir:
 

Administration,
Gouvernance locale,
Démocratie participative,
Urbanisme et Habitat,
Foncier,
Environnement,
Agriculture,
Gestion des déchets,
Hydraulique,
Adduction en Eau Potable (AEP)
Assainissement,
Gestion des Oueds
Economie,
Emploi,
Secteur de la jeunesse, Sport et Loisirs,
Culture, Education et Formation professionnelle,
Artisanat et Tourisme,
Social, Solidarite et Sante,
Securite et Prevention.
Soit au total, 140 itheme à investir et concrétiser.

Je souhaite une bonne réussite à toute l'équipe et une facilité dans la mise en oeuvre de cet ambitieux programme qui va très certainement donner un nouveau visage à la ville d'AKBOU.
Rabi akni3in.

Beaucoup de personnes dans l'auditoire ont loué les capacités professionnelles,

l’engouement et le sérieux de Monsieur Salhi pour les tâches qui lui ont été dévolues dans le cadre de ses attributions antérieures.
Les qualificatifs de “bosseur”, “serieux et honnête” reviennent, comme un leit-motiv, dans toutes les discussions
Par ailleurs, il n’a cessé de le répéter dans son intervention, qu’il a pour soucis de se rapprocher et de solutionner les problèmes de ses administrés et de donner un cadre de vie respectable aux citoyens.
De redonner un renouveau et un new look à la ville et ses démembrements.
Il a insisté sur la prise en charge des problèmes de la jeunesse et invite cette frange vive de la société à se motiver et s'impliquer davantage dans la gestion participative de la cité.
Le secteur de l'éducation, de la culture et des activités sportives et autres, n'ont pas été du reste.


Un programme ambitieux, qui verra sa concrétisation Incha Allah, tant il y se dégage de la ferveur et de la Grinta en la Personne de Mouloud.
Enfin, un PRÉSIDENT QUI SAIT CE QU'IL VEUT ET OÙ IL PEUT ALLER.
Tout le reste viendra avec son travail et celui, complémentaire de son exécutif.
Rabi Y3awenkoum li el djami3.
Bon vent et bonne réussite et que votre bilan soit des plus positifs.

........

Merci à toi Zizou.
.......


Voilà, rien que pour toi Zi.
Un moment de communion magnifique en plein dans Paris ou ont résonné “Islilouenne Etlawine n’lekvayel” les Youyous des grandes dames de chez nous.
Un programme, des femmes et des hommes (Thilawine el 3ali lok dhirgazen yelhane) dévoués pour porter très hauts les couleurs et démontrer ce que peut réaliser TADUKLI.
Avridh assa3dhi Athidifek Rabi.

Omar BOUAZZA
omarbouazza2@yahoo.fr

 

 

Mouloud SALHI P/APC d'Akbou - par Omar Bouazza -
Mouloud SALHI P/APC d'Akbou - par Omar Bouazza -
Mouloud SALHI P/APC d'Akbou - par Omar Bouazza -
Mouloud SALHI P/APC d'Akbou - par Omar Bouazza -
Mouloud SALHI P/APC d'Akbou - par Omar Bouazza -
Mouloud SALHI P/APC d'Akbou - par Omar Bouazza -
Mouloud SALHI P/APC d'Akbou - par Omar Bouazza -
Mouloud SALHI P/APC d'Akbou - par Omar Bouazza -
Mouloud SALHI P/APC d'Akbou - par Omar Bouazza -
Mouloud SALHI P/APC d'Akbou - par Omar Bouazza -
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13 décembre 2017 3 13 /12 /décembre /2017 15:31

 

 

 

SUR LA ROUTE DE GHARDAÎA

 

  • LE BARRAGE VERT
  • LA STEPPE
  • L’ÉLEVAGE PASTORAL
  • LES STATIONS A ÉNERGIE

 

 

III/- LE BARRAGE VERT :

 

UN MOYEN DE LUTTE CONTRE LA DESERTIFICATION

 


1- NAISSANCE DE L'IDEE DU PROJET «BARRAGE VERT»:


Directement après l'indépendance, le reboisement était l'une des priorités

d'urgence et ce pour le renouvellement du patrimoine forestier qui subissait un endommagement intense durant la guerre de libération.
Les travaux du projet «Barrage vert» n'était lancé qu'au début des années 70, exactement en 1974. Le projet qui relie les frontières algériennes occidentales aux frontières orientales avec une distance de 1500 Km sur une largeur moyenne de 20 Km, s'étale sur une superficie de 3 millions d'hectares.

……………..

 


2- CARACTERISTIQUES DU BARRAGE VERT :


LE CLIMAT:


Le «Barrage vert» se situe à la limite du plus grand désert avec une

chaleur très élevée et avoisinant une chaîne montagneuse séparant le Nord du Sud.


En général, il existe deux saisons seulement dans la région: été chaud et hiver froid. Les températures hivernales varient entre 1,8 et 1,9°C, celles de l'été oscillent entre 33,1 et 37,6°C, tandis que la pluviométrie est faible à cause de sa proximité du climat semi-aride.
Tous ces facteurs climatiques influant directement sur le développement de la couverture végétale des parcours de la région en accentuant leur dégradation jusqu'à leur disparition, donnant ainsi des sols sablonneux nus.

………………..

Commentaire Photo 30 ?????



LES STEPPES :

 


I/- PAYSAGE STEPPIQUE :


En Algérie, le terme de steppe est adopté pour qualifier, du point de vue

physionomique, la végétation des milieux arides et sahariens.
Cette appellation globale est souvent complétée par le nom de l'espèce dominante, tantôt graminéenne (steppe à Stipa tenacissima, steppe à Lygeum spartum), tantôt chaméphytique (steppe à Artemisia herba-alba), parfois également par une référence aux conditions climatiques et édaphiques locales (steppe aride ou saharienne, steppe psammophile ou halophile).

…………..
 


II/- LA VEGETATION STEPPIQUE :

 

La végétation steppique est caractérisée par un ensemble de communautés qui doivent leur physionomie, à caractère herbacé et/ou plus ou moins arbustif, à l'abondance soit de graminées cespiteuse (alfa, sparte), soit des chamaephytes (armoises, remth) croissant en touffes espacées, mais aussi à la fréquence et au mode de distribution, le plus souvent irréguliers, des espèces annuelles.

…………

 


III/- CATÉGORIES STEPPIQUES :


La steppe algérienne est représentée par 4 principales catégories à

déterminisme climatique et édaphique: steppe à alfa, steppe à armoise blanche, steppe à sparte, steppe à remth.
Cette steppe est fréquente au sein du bioclimat aride avec des précipitations comprises entre 200 et 400 mm par an en moyenne. Sur le plan édaphique, les steppes à alfa sont souvent cantonnées aux substrats squelettiques : collines et glacis à croûte calcaire. Toutefois l’alfa, ne se rencontre jamais sur les sols hydromorphes et/ou franchement salés.

…….

 


IV/- LA FLORE STEPPIQUE :


Au printemps la richesse floristique est remarquable :

Brachypodium distachyum, Cutandia divaricata, Dactylis glomerata, Stipa barbata, Stipa lagascae, Stipa parviflora, Medicago minima, Argyrolobium uniflorum, Astragalus mareoticus, Astragalus sinaicus, Medicago laciniata, Medicago truncatula, Vicia monantha.


ASPECT ESTIVAL DE LA STEPPE A ALFA (AÏN BEN KHELIL, NAAMA)

STEPPE A ARMOISE BLANCHE ARTEMISIA HERBA-ALBA :

 

Dominée sur le plan physionomique par l’armoise blanche ou chih (Artemisia herba-alba), cette steppe présente de nettes variations saisonnières s’exprimant par le changement dans sa composition floristique. Celle-ci présente une phénologie distincte: en période sèche diverses espèces vivaces constituent un maigre pâturage à base de végétaux ligneux comme : Artemisia herba-alba, Astragalus mareoticus, Erodium glaucophylum, Marrubium supinum, Noaea mucronata.
……….

V/- LA STEPPE A ARTEMISIA :


La steppe à Artemisia herba-alba est particulièrement, liée aux cuvettes et

dépressions limono-argileuses, de ce fait, en période humide, de nombreuses plantes apparaissent faisant d'elle le pâturage le plus riche des zones arides.
Cet habitat subit actuellement de fortes pressions liées aux labours illicites occasionnant une réduction des espèces pérennes.

……….


 

LES TROUPEAUX 


I/- LES TROUPEAUX :


Aussi loin que l'on remonte dans le temps, on constate la présence d'ovins

en Algérie. Une lampe en terre-cuite de l'époque punique en forme de mouton a été retrouvée dans les ruines de Tipasa. En effet, cet animal qui offre sa laine, son lait et sa chair est un élément de base de l'Algérie.Ce film, quelque peu romancé, raconte comment Brahim, un berger des steppes semi-désertiques, ayant perdu son troupeau après une année de sécheresse et de famine, reçoit une formation dans une station d'élevage ovin à Tadmit. Là, Brahim apprend à être prévoyant, à s'organiser, à soigner, protéger, et nourrir son troupeau. En compagnie des autres stagiaires, on lui enseigne comment marquer les bêtes, les protéger contre les parasites externes, les maladies, les vers intestinaux.

…….


II/- LES PRODUITS DES TROUPEAUX :


Ainsi soignés, les moutons pourront offrir la laine la plus belle et les

brebis donneront de beaux agneaux. La tonte traditionnelle se fait en Algérie à la faucille ou à l'aide de forces, ces méthodes demandant adresse et précision. Au centre de Tadmit, Brahim apprend la tonte mécanique, plus rapide et efficace. Il apprend également à faire pousser de la luzerne, assurance d'avoir du fourrage en cas de sécheresse.

………


III/- GESTION DES TROUPEAUX :



La Société Agricole de Prévoyance a installé de nombreux points d'eau

sur les terres traversées par les nomades. Un train routier sillonne ces territoires, apportant eau et fourrage aux troupeaux en migration. Les moutons doivent également être abrités du froid et des chacals. Brahim apprend comment construire un enclos à l'aide de branchages, un enclos grillagé démontable, et même un enclos en pierre. Une fois tous ces enseignements acquis, la Société Agricole de Prévoyance prête au berger un troupeau de moutons qu'il devra rembourser en cinq ans. La Commission Pastorale visite les régions d'élevage et récompense les bergers méritants. Un an plus tard, après la mise en pratique de sa nouvelle science, Brahim reçoit un diplôme et une médaille.
22 bis Ghardaia

 


IV/- LE PARCOURS A M’SILA

 

L’état des parcours steppiques de la région de M’Sila traverse de profondes évolutions que nous avons étudiées en nous intéressant à la caractérisation et la forte transition des systèmes d'élevage moutonniers de cette région. Nous avons mené des entretiens auprès de 30 éleveurs, répartis sur 11 zones potentiellement pastorales de la steppe algérienne (pluviométrie entre 100 et 400 mm/an) autour de M’Sila.
Les systèmes d’exploitation des parcours sont le système pastoral (13,3%), en régression, et le système agro-pastoral (86,7%) qui augmente avec les défrichements. Les déplacements pour l’été en mauvaise année peuvent être importants. Tous les éleveurs ont recours à une complémentation alimentaire, économiquement rentable. Cette situation induit une rapide dégradation des sols qui se traduit par une désertification du milieu (64,5 % des sols sont très dégradés pour seulement 17,6% corrects). Par ailleurs, les cheptels continuent à augmenter. En conséquence, les pâturages (parcours naturels et vaine pâture) se trouvent chroniquement en état de surcharge, parfois toute l’année. Devant cette situation préoccupante, de nouvelles stratégies à envisager devraient s’appuyer à la fois sur des réhabilitations (régénération naturelle ou plantation pastorale) et sur des systèmes alternatifs d’associations élevage – agriculture (avec les périmètres agricoles).

…………..

 

MAKHLOUF/LAGHOUAT


Station du Rocher des pigeons découverte en 1965 par le père de Villaret

et Mr Pratviel Sidi

……………….

 

Grotte de l'Hermite sur la crête du Rocher des PIGEONS

……….

 

Vue d'ensemble côté nord

…….

 

Sidi Makhlouf/Laghouat
Gravures rupestre sur le Rocher des pigeons

……


 

Sidi Makhlouf/Laghouat
Gravures rupestre sur le Rocher des pigeons

……..


 

Sidi Makhlouf/Laghouat
Gravures rupestre sur le Rocher des pigeons

……..

 

 

CENTRALES SOLAIRES


 

 

PROJET DE REALISATION DE 400MW EN CENTRALES SOLAIRES

PHOTOVOLTAÏQUES EN COURS.


Source : SONELGAZ , le 25/02/2014

Réalisation du programme national des énergies renouvelables :

 

Dans le cadre de la concrétisation du programme national des énergies renouvelables, un projet de 400MW en photovoltaïque, représentant la première tranche de ce programme à été lancé durant le 2ème semestre de l’année 2013. Faisant partie du programme complémentaire de production de l’électricité, prévu pour l’été 2014, ce projet a bénéficié de mesures dérogatoires d’urgence de passation, d’exécution, de règlement et de contrôle des marchés. Les contrats de réalisation y afférents ont été signés le 04 décembre 2013.

Ce projet consiste en la réalisation de 23 centrales solaires photovoltaïques, dans la région des hauts plateaux : Ain Azel (Sétif), Ras el oued (B.B Arreridj), Oued El Ma (Batna), Chelghoum El Aïd (Mila), Oued El Kebrit (Souk Ahras), Ain El Melh (M’sila), Ain El Ibil (Djelfa), El Khoung (Laghouat), Hdjiret (Ouargla), Ain Skhouna (Saïda), Sedrat Leghzel (Naâma), Labiodh Sid Cheikh (El Bayadh) et Telagh (Sidi Belabbes) ; et dans la région du sud ouest : Aoulef, Zaouyet Kounta, Timimoun, Kabertene, Reggan, Adrar et Ain Salah pour une puissance globale de 318MW ; ainsi que dans la région du grand sud (Djanet, Tindouf et Tamanrasset) pour une puissance de 25MW.

…….

 

 

Ces stations font partie du programme complémentaire de production de l’électricité, prévu pour l’été 2014, ce projet a bénéficié de mesures dérogatoires d’urgence de passation, d’exécution, de règlement et de contrôle des marchés. Ainsi, un appel à manifestation d’intérêt a été adressé aux meilleures entreprises dans le domaine des énergies renouvelables dans le monde. Une commission intersectorielle chargée de visiter les installations des entreprises ayant répondu à l’appel a été constituée. Durant la période allant du 24 septembre au 24 octobre 2013, celle-ci a visité plusieurs de ces entreprises. Deux d’entre elles sont restées en lice, à savoir : le chinois YINGLI SOLAR et l’allemand BELECTRIC. Les contrats ont été signés avec ces deux attributaires, le 04 décembre 2013 : 233 MW répartis sur les hauts plateaux Est et Centre ainsi que les projets concernant le PIAT ont été attribués à YINGLI SOLAR. Les 85 MW qui seront réalisés dans la région des hauts plateaux Ouest sont attribués à BELECTRIC. Les 25 MW qui seront réalisés à Djanet (03MW), Tindouf (09MW) et Tamanrasset (13MW) est en phase d’évaluation.

……..

 

 

Il convient toutefois de souligner que d’autres projets entrant dans la cadre de la phase pilote du programme national des EnR, sont en cours de réalisation, et seront réceptionnés début 2014, à savoir : la centrale photovoltaïque de Ghardaïa (1,1MW) destinée à tester les quatre technologies disponibles (le silicium mono cristallin, le poly cristallin, l’amorphe et la technique de la couche mince), la ferme éolienne de Kebertene (Adrar) d’une puissance de 10MW, et enfin, l’installation de dix (10) stations de mesures météorologiques destinées à affiner les données satellitaires ayant servi au choix des sites pour les projets en cours, par des données terrestres, plus exactes, afin de mieux orienter les projets futurs, notamment leur implantation sur les sites les plus indiqués.

……………

 

 

TERFESS (TRUFFES)

 



 

Ces champignons (Terfesse) sont répandus dans les régions du Sud Ghardia, Beni Abbes, Bechar, Adrar etc.
Terfesse dit aussi truffe des sables ou encore truffe du désert sont des appellations commerciales d'espèces comestibles de champignons souterrains apparentés à la truffe, qui poussent notamment dans les pays de l'Afrique du Nord, tels que l'Algérie, la Tunisie et le Maroc.
Elles ne sont pas reconnues en France comme truffes, car cette appellation est réservée à des espèces du genre Tuber.

……………….

 

 

QUALITES GASTRONOMIQUES


S’ils n'ont pas le parfum de la truffe gastronomique véritable, ils ont cependant leur place dans les cuisines où elles sont traditionnelles, comme la gastronomie juive et arabe.
Ils contiennent beaucoup d'acide linoléique et présentent donc une valeur nutritionnelle incontestable. Wikipédia.

…….

 

 

LE TERFESSE BLANC & LE TERFESSE NOIR


Il existe deux espèces de ce champignon qui pousse dans les forêts ou dans le désert au Maroc : la variété rouge appeléeclavery et la blanche ou Tirmania. Il est assez abondant et se cueilleau début du printemps. Ses caractéristiques : le terfez ne dégage pasd’odeur. Si on le laisse dans une pièce et que l’on revient 20 mn plus tard, il n’y a aucun arôme. En revanche, il capte et absorbe les odeurs avec lesquelles on le met en contact. C’est ce qui fait son intérêt dans la cuisine, puisqu’il capte et restitue l’arôme du safran et des épices quand on le cuisine.

……..

 

 

RECETTES CULINAIRES:


En plus de ses qualités culinaires, traduits par ses richesses en protéines, vitamines et acide linoléniques, le terfesse est connu depuis longtemps par ses qualités médicinales ; on s’en sert pour guérir les maladies des yeux.
Durant mes séjours en famille à Ghardia, le terfesse a été servi:
En plats élaborés
En Tajine
Associé à la viande
En Sauce pour le Couscous (remplace la viande)
En plats simples et rapides
Cuit à la vapeur
Bouilli servi en salade
Frit avec ou sans assaisonnement
Frit avec un soupçon et d’herbes d’ail
Plat à base d’œufs (omelette)
En somme, il se laisse cuisiner facilement et toutes les recettes s’y accommodent.
Il se mange à toutes les sauces et le palais s’en régale.
Comme sa récolte est éphémère et en petites quantités, son prix est à la hauteur de sa saveur –il varie selon la variété et l’abondance entre 1 000 DA et 6 000 DA et voir plus en saison de sécheresse-

……..

PS/ Lire la suite sur la partie II : Ghardaia et sa mutation

Omar Bouazza

omarbouazza2@yyahoo.fr

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SUR LA ROUTE DE GHARDAIA - par Omar Bouazza
SUR LA ROUTE DE GHARDAIA - par Omar Bouazza
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SUR LA ROUTE DE GHARDAIA - par Omar Bouazza
SUR LA ROUTE DE GHARDAIA - par Omar Bouazza
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13 décembre 2017 3 13 /12 /décembre /2017 14:22

 

GHARDIA ET SA MUTATION

surFB 13 avril 2015

Rondpoint entrée sud de Ghardia

13 Avril 2014

 

Jusqu’en 2010, j’y allais régulièrement au moins une fois par mois en saison printanière.

Voilà ci-dessous deux articles de presse qui décrivent cette contrée telle que je l’aie toujours connue et dont j’ai suivi la croissance depuis 1975 et telle que je l’ai retrouvée en mars 2015 après une absence de 4 ans.

Si en termes d’urbanisme, elle a progressé, il n’en est pas de même du côté politico économique et social.

Le fait frappant pour un œil avisé se trouve être cette dichotomie entre les deux

Communautés Arabe/Ibadite (mozabites).

 

‘’Idha Ghardaia ma riyébhache ouédha, yréybouha w’lédha - Si ghardaia n’est pas détruite par son oued, elle sera détruite par ses enfant-’’.

 

Cette sentence rendue dans les temps jadis par le patriarche de la ville, semble se concrétiser selon les dires des Ghardaouis.

 

LE VIRAGE EN 4 TEMPS (4 ANNEES -2010/2014/)

 

« LA VIE A GHARDAÏA, EN 2012

 

A Ghardaïa, C'est simple, le monde, c'est l'activité économique, le commerce! Et

en ce printemps 2012, il va comme souhaité: on est loin de la morosité qui a suivi les catastrophiques inondations de l'Aid Séghir 2010!

Il règne une activité soutenue au niveau de toutes les échoppes, de toutes les ruelles qui proposent de chaque côté des fruits et légumes frais et  moins chers qu'à Alger!

Mangues du Mali, truffes de la région dont les vendeurs vantent les qualités nutritives et dont le parfum douçâtre flotte sur la place du Conseil des Anciens; carottes et salades fraîchement cueillies, tapis et chèches colorés se marient en exhalaisons aromatisées.

Terfess (truffe des sables)

Les tenues traditionnelles et artisanales, les chèches de toutes les couleurs, les "poudres" miraculeuses et d'effet immédiat attirent les curieux et les persifleurs.

Les outils de tissage, les produits de la dinanderie, tout indique une vieille civilisation qui ne refuse pas le présent tout en se projetant dans l'avenir. La plupart des denrées et objets manufacturés de large utilisation sont fabriqués ici.

Le neuf s'intrique heureusement avec le vieux et l'ancien: il y a une harmonie qui ne se dément pas.

L'harmonie est le mariage des contraires lorsque les forces sont équilibrées...

N'essayez pas de parler politique avec un Ghardaoui!

Ils répondent invariablement:" si le commerce se développe, tout va bien!"

Le tourisme peut reprendre son essor car les professionnels ont de nouveau confiance et la venue de nombreux touristes européens et asiatiques les conforte et les obligent à se perfectionner. »

Par Larbi Oucherif

 

ARTICLE APS :

«  23 décembre 2014

Un an après de douloureux évènements, Ghardaïa retrouve progressivement sa vie habituelle

 

GHARDAIA - Un an après les douloureux évènements qui ont enflammé les

différents quartiers de la vallée du M’zab, Berriane et Guerrara, les habitants de la wilaya de Ghardaïa reprennent leurs vie habituelle, après avoir traversé une phase de turbulence suite aux affrontements récurrents entre jeunes qui ont mis à mal la stabilité de la région.

Loin des affrontements entre jeunes, le transport urbain, les taxis circulent à nouveau dans les différents quartiers, signe d’un retour progressif à la normale, renouant avec les habituels embouteillages qui sont réapparus au centre de Ghardaïa depuis quelques semaines.

L’activité économique et commerciale est revenue à un niveau quasi normal, mais il faudra encore des jours, voire des semaines, pour faire revenir les commerçants et les artisans dans le souk de la place emblématique de Ghardaïa, incontournable pour les visiteurs de cette contrée, a indiqué Hadj Omar, notable de Ghardaïa, à l’APS.

Les signes d’une amorce de la fin de la galère pour les Ghardaouis sont, bien plus que tout, le déroulement normal de la scolarité des écoliers, collégiens et lycéens, durant de premier trimestre de l’année en cours.

Des séquelles des émeutes, il n’en reste pas grand-chose, si ce n’est des pierres qui jonchent encore le sol par endroits, a fait savoir Hadj Omar, en précisant que ce retour au calme n’a été possible que grâce aux appels à la raison de la part des pouvoirs publics, des sages et des imams, en plus de l’imposant service de sécurité déployé dans la région, pour mettre un terme aux affrontements récurrents et sporadiques entre jeunes.

Le wali de Ghardaïa, Abdelhakim Chater, espère que les actes de violence sont terminés et qu'ils feront place au dialogue, pour amener les habitants à s’unir, à se parler et à cohabiter dans la quiétude.

 A la population, un rôle primordial pour semer la culture de l’entente

"Tous les habitants de Ghardaïa ont un rôle primordial à jouer pour mettre fin àla culture de la haine, semer la culture de l’entente et de la concorde et se prémunir de la division", a-t-il estimé.

L'heure est à la reconstruction et à la réhabilitation des lieux de vie: habitations, écoles, et au développement économique et social de la wilaya, a-t-il souligné.

L’Etat a mis des sommes colossales pour effacer définitivement les stigmates des événements et tourner la page, pour se consacrer à la mise à niveau et au développement de la région, en lançant des projets créateurs de richesses et d’emplois, a expliqué M.Chater.

Avec un air euphorique, un industriel qui a délocalisé son activité vers une ville du Nord, suite aux événements de Ghardaïa, pense que cette reprise de l’activité économique, de plus en plus intense et plus solide, l’incite à se réinstaller à Ghardaïa pour "ne plus s’en aller, et donne à tous les Ghardaouis un regain d’espoir".

La sécurité s’améliore de plus en plus et les gens se déplacent sans incidents majeurs dans les différents quartiers, à la faveur d’un déploiement des unités antiémeutes et des patrouilles mobiles de la police, des unités de la gendarmerie nationale renforcées, alors que des moyens technologiques de télésurveillance, d’un coût de plus de 2 milliards de dinars, ont été installés pour mettre un terme aux violences dans la région.

Auparavant, sur certains axes routiers, les habitants ne pouvaient pas circuler de peur d’être caillassés par des bandes de jeunes dont les cibles favorites sont les bus et les véhicules, ce qui a entravé les activités économiques, commerciales et touristiques.

Les conséquences globales des événements de Ghardaïa sur l’économie locale restent, elles encore, à chiffrer, sachant que des entreprises, des unités industrielles, à travers les zones d’activités de la wilaya, ont dû tourner au ralenti pendant dix mois.

 

Quant au secteur du tourisme, moteur de l’économie locale et touché de plein

 

fouet, sa reprise se montre encore timide, selon des avis recueillis auprès des opérateurs du secteur.

Les violences qu’a connues la région ont terni l’image touristique de Ghardaïa, estime Abdelhamid Benkhelifa, gérant d’hôtel, qui avoue que les troubles ont été dommageables à la région en tant que centre touristique.

Les marchands d’articles de l’artisanat et autres objets de souvenirs attendent avec espoir la venue de touristes, notamment nationaux. "Je n’ai pas eu un seul client depuis belle lurette", s’était lamenté Hamid, qui tient une échoppe de tapis traditionnels, restée fermée pendant plus de dix mois, craignant de "fermer définitivement si l'activité touristique ne reprenait  pas". Même la station thermale de Zelfana (70 km de Ghardaïa) avait été boudée par les curistes et autres visiteurs durant ces événements.

"Les touristes et curistes nationaux sont de retour !", s’exclame Allal, gérant d’un Hammam. Oubliant les violences, la petite station thermale de Zelfana est redevenue la principale attraction pour les visiteurs de Ghardaïa.

 Le tourisme d’affaires et le négoce ont également repris, au soulagement des hôteliers de Ghardaïa.  Consolider les démarches de solutions apportées au problème de Ghardaïa

 

 

Un an après les spectaculaires échauffourées qui ont embrasé des quartiers de la vallée du M’Zab, Berriane et Guerrara, la réponse apportée par les autorités reste "insuffisante", notamment dans l’application des lois de la République en matière de construction illicites et anarchiques, ainsi que le commerce informel qui a squatté les trottoirs et les chaussées carrossable, estiment des élus locaux.

La dernière décennie, la région de Ghardaïa a connu une forte cadence d’urbanisation "anarchique et illicite" qui a généré une pression sur le secteur foncier, ont-ils expliqué.

Principale raison, l’abandon des palmeraies et autres terres agricoles, ajouter à cela la rareté d’assiettes de construction qui a aiguisé l’appétit des promoteurs dans cette région qui connaît une vague de constructions sans précédent. Cette pression a engendré des conflits inter quartiers, soutiennent ces élus contactés à ce sujet par l’APS.

Dès lors, la population locale est montée au créneau via le tissu associatif pour rappeler que le foncier représente une réelle menace pour la cohésion sociale et la cohabitation.

Certains quartiers de Ghardaïa, de Guerrara et Berriane ont connu, depuis décembre 2013, des échauffourées et heurts sporadiques et récurrents entre des groupes de jeunes, émaillées de jets de pierres, de cocktails Molotov et de produits inflammables.

Ces évènements ont été ponctués d’actes de vandalisme et de pillage de locaux à usage d’habitation ou commercial avant d’être saccagés et incendiés.

Lors de ces évènements, treize personnes sont mortes et un millier d’autres ont été blessées, dont une grande partie de blessés parmi les forces de l’ordre, selon le bilan de la wilaya qui fait état aussi de 800 habitations, 500 locaux commerciaux et une vingtaine d’édifices publics qui ont été vandalisés, saccagés pillés, avant d’être incendiés.

Plusieurs actions visant à rétablir le calme dans la région de Ghardaïa par le dialogue et le rapprochement entre les parties en conflit avaient été entreprises par de nombreuses personnalités politiques, religieuses et sportives pour tenter d’apaiser la situation et de ramener le calme dans la région.

Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, et des membres du gouvernement ont été dépêchés à Ghardaïa pour mettre un terme à ces échauffourées entre jeunes, Ibadites et Malékites.

Plusieurs décisions ont été prises, à l’issue de plusieurs réunions tenues à Alger et Ghardaïa, pour permettre le retour au calme et à la quiétude, notamment la création au niveau des communes touchées d'un conseil de sages,

un "espace d'arbitrage et de conciliation" sur la base de la "coexistence harmonieuse et pacifique" ancestrale qui a toujours prévalu dans cette wilaya. Il a été décidé aussi la distribution "équitable et équilibrée" de 30.000 lots de terrain destinés à l'auto-construction, à travers l'ensemble des communes de la wilaya.

Les pouvoirs publics ont également décidé la prise en charge de la réhabilitation des habitations et locaux incendiés avec l’octroi d’une aide, pour soulager les victimes de ces actes répréhensibles.

Plus de 500 locaux à usage d’habitation ont été réhabilités pour une somme de près de 475 millions DA dans les communes de Guerrara, Berriane et Ghardaia, et l’opération est toujours en cours pour effacer définitivement les stigmates de ces événements, a fait savoir le directeur local de la caisse nationale du logement, Dahbi Korichi.

Lassés par la situation qu’a connue Ghardaïa, les habitants veulent croire à la fin de ces événements malheureux et tentent de reprendre une vie normale en réclamant la paix définitive, la cohabitation, la cohésion sociale et l’unité nationale.

Plusieurs voix ont exprimé leur souhait d’une réconciliation entre l’ensemble des habitants de cette contrée célèbre pour son attachement aux pures valeurs de la religion Islamique, basées sur le pardon, la mansuétude et la clémence.

En dépit des signes d’un retour à la normale avec la réouverture des commerces, banques et autres institutions publiques, l’installation d’étals de fruits et légumes à chaque coin de rue, ainsi que les embouteillages de la circulation, les risques de dérapage restent grands. Ce qui a contraint les pouvoirs publics à maintenir le déploiement quoique discret des forces de sécurité dans la région.»

 

LE M’ZAB :

  • ÉTYMOLOGIE:
     

Selon le traducteur d'Ibn Khaldoun, le mot Mzab provient du mot Al Azzaba «

 

Les hommes non-mariés » 4.
Le mot Mzab provient du mot mousaab : en langue mouzabite le caractère S (sad en arabe) se lit parfois Z ; c'est le cas du mot e-ssiyam (jeûne) qui se lit en mouzabite azomi.

……..

 

HISTOIRE :


LES MOZABITES. :

 

 La région a été peuplée par des communautés troglodytes à partir du Néolithique. On connaît assez mal ces premiers habitants. En tout, le Mzab a vu naître 25 cités aujourd'hui disparues.
Durant l'Antiquité, les romains notèrent la présence de rares campements nomades numides avant Jésus-Christ, berbères ensuite.
À partir du Xe siècle, après la chute de leur empire Rostémide et soucieux de laisser une distance dissuasive avec leurs détracteurs fatimides, les survivants de la famille royale guidèrent leurs citoyens dans la région inhospitalière de la Chebka (« filet »), où ils entamèrent la construction de leurs villes fortifiées. Mêlés aux populations berbères présentes, ces premiers habitants du Mzab s'appelèrent les Béni Mzab (« enfants du Mzab »

…………………………

 

LA SOCIETE :


La nature isolée des ibadites a préservé la zone, et l'ibadisme continue de

rythmer la vie sociale de la région. Un conseil fédéral, Majlis Ammi Said, unités représentatives des Sept Cités, à l'instar de Ouargla, ville située à 200 km au sud-est de la vallée du Mzab, statue en matière d'affaires religieuses, sociales et, de plus en plus souvent, culturelles. Ce conseil fédéral religieux représente un « type islamique de gouvernement » unique aujourd'hui.

…….

La population noire5 (« ikurayan ») aurait été importée par la traite orientale. Ils viendraient de la région de Kôra au Soudan, anciennement enlevés de leurs pays par les touaregs ou les arabes. Ils étaient surtout employés comme jardiniers. Les mulâtres seraient issue du métissage entre hommes Mozabites et femmes noires. Lorsqu'une guerre éclatait entre arabes et mozabites, ils formaient la milice du Mzab mais n'étaient pas employés à la garde. Ils exerçaient les métiers de fabriquant de savates, bouchers, crieurs publics, et pouvaient devenir clercs (mais ne pouvaient pas prétendre faire partie des « douze »). À une certaine date ils furent tous affranchis mais pouvaient décider de rester avec leurs anciens maîtres6.
Ils furent rejoints par une première communauté juive tochavim déjà présente dans le Maghreb, probables descendants d'une fraction israélite partie à l'ouest lors de l'Exode, comme en attestent les manuscrits ancestraux qu'ils conservaient à la synagogue de Ghardaïa.

……..

Au XIIe siècle, une seconde communauté juive en provenance de l'île de Djerba vint à l'instigation des ibadites de Ghardaïa.
Du XIVe siècle au XVIe siècle, la région a fait partie du Royaume Zianide. Dès cette période, des communautés arabes vinrent s'agréger au Mzab.
La diaspora des juifs séfarades issue de l'expulsion des Juifs d'Espagne par le décret d'Alhambra (1492) entraîna leur émigration massive en Afrique du Nord, dont au Mzab.

……….

Ghardaïa est la seule des cinq cités du Mzab qui admettait européens, juifs, musulmans et autres éléments étrangers15. Elle était à l'époque coloniale l'un des quatre centres administratifs et militaires dont dépendait le sud algérien.

…….

 

LE MZAB OU M'ZAB :

Le Mzab ou M'zab, en endonyme tamazight (mozabite) : ⴰⵖⵍⴰⵏ, Aghlan ou encore ⵉⵖⵣⴰⵔ ⴰⵡⴰⵖⵍⴰⵏ, Ighzer awaghlan (la vallée du Mzab), en arabe : مزاب (Mzab), est une région du nord saharien berbérophone, située dans la wilaya de Ghardaïa, à 550 km au sud d'Alger (441 km à vol d'oiseau)1. Elle abrite approximativement 360 000 habitants (estimation 2005)2,3.
Les villes du Mzab
À l'origine le Mzab était un ensemble de 5 oasis de 72 km² à 600 km au sud d'Alger :
• Ghardaïa
• Beni-Isguen
• El Atteuf
• Mélika
• Bounoura
et de deux oasis isolés plus au nord :
• Berriane
• El Guerrara.

• Depuis le XVIIIe siècle, la région accentue son rôle de carrefour commercial caravanier de l'Afrique saharienne, autour de produits tels que la laine, les dattes, le sel, le charbon, les armes, mais aussi les esclaves[réf. nécessaire]. La présence de Mozabites installés dans les villes du Nord du Maghreb telles que Tunis et Alger confirme leurs capacités commerciales.

• La France occupa l'Algérie en 1830 et l'annexe.
• Après la capture de Laghouat par les Français, les Mozabites concluent avec le gouvernement d'Alger une convention qui les engage à payer une contribution annuelle de 1 800 francs pour obtenir l'autonomie. En 1853, la Fédération des Sept Cités du Mzab signe un traité avec la France, le texte garantit une autonomie à la région. Puis, la France annexa le Mzab afin de mettre fin à l'oppression des pillards nomades (1882).
• Les colons français notèrent notamment l'ingéniosité du système d'irrigation particulièrement développé par les mozabites dans leurs oasis et la motorisèrent. La région du M'Zab fut notamment représentée en peinture par les peintres Maurice Bouviolle, Marius de Buzon et d'autres peintres orientalistes français.
• L'abrogation du décret Crémieux par le gouvernement de Vichy en 1940, ainsi que les lois sur le statut des Juifs applicables tant en métropole qu'en Algérie, suscitèrent la crainte de la communauté juive algérienne d'une action génocidaire nazie semblable à la Shoah en France, les poussant à se réfugier dans le Mzab.
• Bien que participant activement à la vie du Mzab, l'éclatement du conflit israélo-palestinien en 1948 envenima les relations entre juifs et musulmans du Mzab. La communauté israélite préféra profiter de la « solidarité nationale » française pour se retirer du Mzab, préférentiellement pour l'Alsace

………

GHARDAÏA :

 

 


• C'est aujourd'hui, après Ghardaïa, la ville la plus importante de la Pentapole.
• Ville sainte du M'zab, foyer intellectuel de l'Ibadisme, Beni-Isguen occupe une position toute particulière dans la sentimentalité mozabite. Sa rigoureuse propreté, la belle ordonnance de ses rues et de ses maisons, ses remparts intacts attirent l'attention. C'est une ville antique prolongée jusqu'à aujourd'hui et toujours jalousement préservée des contacts étrangers.
• La palmeraie s'étend le long de l'oued N'tissa sur 3 kilomètres.

……………

 

VUE PANORAMIQUE DE GHARDAÏA :

 

• Vue panoramique de Ghardaïa (Tagherdayt) avec le lit sec du Wadi Mzab.
• Fondée en 10488 ou 10539 sur la rive droite de l'Oued M'zab et en amont des

quatre autres centres de la Pentapole par deux frères Slimane et Mohammed ben Yahia, cette ville devint rapidement la capitale commerciale du M'zab.
• La Mosquée et son minaret en forme de tronc de pyramide très allongé, domine toute la cité. Celle-ci, située sur les flancs d'une éminence conique au milieu de l'oued M'Zab, développe l'étagement de ses maisons en un panorama qui ne manque ni d'originalité, ni de grandeur.
• C'est, de plus, une véritable ville d'été par le nombre de maisons de campagne qui s'y trouvent. Ces villas de plaisance sont occupées durant toute la saison chaude par les familles entières venues chercher l'isolement et quelque fraîcheur.
• Mais la vie y continue comme en ville, dans les chapelles qui tiennent lieu de mosquée, dans les écoles coraniques, chez les artisans et commerçants qui font la saison.

 

BENI-ISGUEN

 

 

• Beni Isguen, cité sainte entourée de murailles dans le Sahara Algérien
• Fondée en 1347 au confluent de l'oued N'tissa et de l'oued M'zab, elle ne fut d'abord qu'un petit village grossi au XVIe siècle d'éléments émigrés de émigrés de Ghardaïa.

• C'est aujourd'hui, après Ghardaïa, la ville la plus importante de la Pentapole.

• Ville sainte du M'zab, foyer intellectuel de l'Ibadisme, Beni-Isguen occupe une position toute particulière dans la sentimentalité mozabite. Sa rigoureuse propreté, la belle ordonnance de ses rues et de ses maisons, ses remparts intacts attirent l'attention. C'est une ville antique prolongée jusqu'à aujourd'hui et toujours jalousement préservée des contacts étrangers.

• La palmeraie s'étend le long de l'oued N'tissa sur 3 kilomètres.

• Beni-Isguen a perdu son ancienne importance commerciale au profit de Ghardaïa située à 2 km seulement. Elle possède cependant un marché aux enchères quotidien très couru qui est une sorte de bourse de l'artisanat.

 

 

EL ATTEUF :


• La plus ancienne ville du M'zab, fondée en 1012 de l'ère chrétienne par une

fraction d'ibadites venus de l'oued Dya.
• Située à l'extrémité aval de la Pentapole et détachée par rapport aux autres ksour, El-atteuf est aujourd'hui une cité peu florissante en raison de sa situation géographique. Les palmiers de l'oasis sont dispersés le long de l'oued M'zab.


Melika
 

Mélika, mausolée de Cheikh Sidi Aissa
• Petite cité guerrière qui domine la vallée de l'oued M'zab. Elle fit alliance avec les Chaâmba Berezga de Metlili, qu'elle conquit à l'influence mozabite après avoir procédé à un échange de population.
• Sa palmeraie est à peu près inexistante, mais les habitants de Melika possèdent à Metlili de très nombreux jardins.
• Sa population comprend une fraction arabe originaire de Metlili

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BERRIANE :


•Fondée en 1101 de l'Hégire (1690) sur l'oued Bir, affluent de l'oued N'sa, à 45 km au nord de Ghardaïa, par deux fractions chassées de cette dernière ville. La population comprend une minorité arabe composée d'Oulad Yahia, tribu maraboutique venue des Zibans.
• L'oasis de Berriane est florissante. L'eau est assez peu abondante, mais la terre est très fertile et les jardins sont bien entretenus.
• La ville est un centre commercial important en voie de développement rapide grâce à sa position sur la grande route Ghardaïa-Alger et aux échanges occasionnés par la proximité immédiate du pays du mouton.
• El Guerrara
• Fondée en 1631 par les Oulad Makha, qui habitaient auparavant Ghardaïa et Melika, elle est la plus excentrique des villes du M'ZAB, à 100 km de Ghardaïa.
• Cette cité, très considérable pour le désert (7 719 habitants) se trouve sur le passage des caravanes parcourant le Sahara d'est en ouest et du nord au sud.
• Une partie de la population (fractions des Attatcha, Draisse et Oulad Abdallah) est arabe. Ces nomades furent appelés au XVIIIe siècle par les Mozabites de la ville pour renforcer leur lutte les factions opposées.
• Le marché quotidien, qui a lieu l'après-midi, est très fréquenté par les Larbaa, les Oulad Nail et les nomades de Touggourt et de Biskra.
• L'oasis (45 000 palmiers) installée au fond d'une daia contre les dernières maisons de la ville, est presque luxuriante en temps ordinaire. L'Oued Zegrir, qui vient de la région des daias, la submerge de ses eaux à intervalles irréguliers.
• La crue détournée et retenue par des ouvrages hydrauliques fort ingénieux, peut séjourner plusieurs mois avant de s'infiltrer.

 

Guerrara :


Guerrara, deuxième ville du M'zab, est la capitale du mouvement moderniste mozabite qui a vu le jour dans ses murs

………

 

BOUNOURA :

 


• Fondée en 1046 par une fraction des Béni-Mthar d'Ouargla encouragée par le succès de la

jeune ville d'El-atteuf.


• Vers 1750, une fraction de Melika expulsée, les Oulad Abdallah, fut accueillie à Bon-Noura par les Béni-Mathar qui, après les avoir laissé construire des maisons, les chassèrent à leur tour. Ils se réfugièrent à El-atteuf.
• Mais les autres ksour vinrent attaquer Bou-Noura et la détruisirent de fond en comble.
• Le ksar qui existe aujourd'hui fut rebâti sur le premier par les survivants des Oulad Abdallah.
• Son oasis, limitée à quelques milliers de palmiers, est d'une importance tout à fait négligeable. Bou-Noura est, comme les autres ksour de la Pentapole, dans la dépendance économique de Ghardaïa dont elle n'est distante que de 3 kilomètres.

……….

TYPES DE MAISONS :

 

Au M'zab, on trouve deux maisons :
celle qui est intégrée au tissu urbain des villes de la pentapole et celle de leurs palmeraies ou maison d'été.
Dans les deux cas, elles expriment avec force le vecteur culturel ibadite : pas
d'ostentation ni de surplus, le tout est utile, mesuré, voulu et concerté. Aussi
répondent-elles au même schéma, bien que dans les palmeraies elles aient un
aspect plus massif (forteresse) et intègrent les palmiers dans la maison.
Elle correspond au type maison à patio (souvent central, il n'est pas rare qu'il
soit contre l'un des quatre murs).
Percée à l'extérieur seulement par la porte d'entrée, toujours en chicane, et par de
très petites ouvertures (ignorant toute composition en façade) sur les murs,
tels des yeux, permettant l’exercice du droit de curiosité des femmes.
Le plan quadrangulaire présente de nombreuses variantes dues aux imbrications des maisons.

…….

 

 

Elles s'organisent autour du patio, entouré d'une galerie archée où s'ouvrent les pièces étroites et allongées, polyvalentes (chambres, rangement, cuisine-jour, toilettes) qui complètent l'occupation au sol. Le schéma se répétant à l’étage, sur la totalité ou une
partie de la surface. Au-dessus, la terrasse peut encore recevoir une petite pièce archée ou fermée

……..

Commentaire Photo 16

La terrasse (surface domestique au sens plein) est souvent morcelée (ce qui contribue à minimiser la fissuration), constituant plusieurs niveaux qui définissent des espaces spécifiques (espaces sommeil, cuisine-soir, séchage, etc.).
Un bon nombre de niches, étagères, « meubles » en fait, maçonnées avec les murs badigeonnés en blanc, rose, bleu, v ert pâles, particularisent les espaces

dégagés intérieurs des maisons.
Du rez-de-chaussée à la terrasse, les différents espaces constituent des climats variés, utilisés selon le moment de la journée et de l'année.

…….

 

Les maisons de typologie anciennes forment des villes créées par les Ibadites.
Elles sont fortifiées, édifiées sur des collines, cachées dans la vallée de l'oued M'Zab. Elles constituent la pentapole du M’Zab.

 

……….

 

 

Dans les vallées au pied des villes, où poussent des centaines de milliers de palmiers,
se trouvent aussi les maisons d’été des habitants de ces cinq villes, tantôt groupées,

 

 

 

Omar Bouazza

omarbouazza2@yyahoo.fr

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GHARDIA ET SA MUTATION - par Omar Bouazza
GHARDIA ET SA MUTATION - par Omar Bouazza
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8 décembre 2017 5 08 /12 /décembre /2017 19:54

Alger le 26 octobre 2017

HISTOIRE DE MA VIE

Par Fadhma : Fadhma Ath Mançour Amrouche

transcrite par Omar BOUAZZA

 

HISTOIRE DE MA VIE

 

Préface de Vincent Monteil et Kateb Yacine

Ce livre est le récit d’une vie, « une simple vie, écrite avec limpidité par une grande dame kabyle, (…) où l’on retrouve les travaux et les jours, les naissances, les morts, le froid cruel, la faim, la misère, l’exil, la dureté de cœur, les mœurs brutales d’un pays rude où les malédictions, les meurtres, les vendettas étaient monnaie courante … »

Kabyle, chrétien, femmes, et surtout poète, Fadhma Amrouche a vécu toute sa vie : dès sa naissance en 1883, dans son propre pays, l’Algérie, puis pendant quarante années en Tunisie, enfin en Bretagne jusqu’à sa mort en 1967.

Dans ce livre magnifique, elle raconte sa vie de femme et le destin des Kabyles, tribu plurielle et pourtant singulière, exposée à tous les courants et pourtant irréductible, où s’affronte sans cesse l’Orient et l’Occident, l’Algérie et la France, la croix et le croissant, l’Arabe et le Berbère, la montagne et le Sahara, le Maghreb et l’Afrique… »

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Fadhma a eu 7 enfants dont Taous et Jean Al Mouhoub Amrouche.

De son vivant elle a perdu son époux et 5 de ses enfants.

Fadhma Ath Mançour amrouche s’est éteinte en Bretagne, le 9 juillet 1967, à l’hopital de Saint-Brice-en-Cogles.

Quelque temps avant sa fin, elle a su que ses mémoires seraient édités, et l’hommage de Kateb Yacine, écrit pour l’essentiel avant sa mort, et dont elle a pris connaissance, lui est allé au cœur.

Ce livre de 219 pages retrace les tumultes de sa vie et de celle de sa famille.

En voila, sous forme de commentaires, quelques résumés de pages que je publierai intermittemment sur facebook.

Résumé Page 25.

Photo: approvisionnement en eau

 

Les mœurs kabyles étaient terribles.

 

Ma mère :

 

Ma mère a perdu son mari à l’âge de vingt deux ou vingt trois ans.

Elle restait seule avec deux enfants dont l’ainé avait cinq ou six ans, et le cadet trois.

Elle était très belle, elle se mit courageusement au travail.

Elle faisait son ménage, allait chercher l’eau, moulait son grain pour la journée, préparait ses repas la nuit.

Le jour elle travaillait aux champs. Mais elle était jeune imprudente.

Dans sa propre cour habitait un jeune homme de la même famille que son vieux mari décédé.

Il l’aimait. Elle l’aimait.

Et ce qui devait arriver arriva.

 

Elle fut enceinte, et l’homme nia être le père de l’enfant,() l’enfant naturel, moi en l’occurrence.

Les mœurs kabyles sont terribles.

Quand une femme a fauté, il faut qu’elle disparaisse, qu’on ne la voit plus, que la honte n’entache pas sa famille. Dès qu’elle ne put cacher sa faute, les frères de son défunt mari se réunirent et décidèrent de chasser ma mère et de recueillir ses enfants dont ils convoitaient les biens.

Elle réussit à garder ses biens et ses enfants par décision du juge de paix en référence aux dispositions arrêtées en 1874.

Résumé Page 36

Photos: L'orphelinat

 

‘’C’est vers 1882 ou 1884 que fut fondé l’orphelinat de Taddert-ou-Fella.

 

J’arrivais en 1886 et jusqu’en 1889 mes souvenirs sont vagues.

En 1993, il fut décrété que l’orphelinat deviendrait « cours normal » et que l’état en aurait la charge.

Longtemps, l’école de Taddert-ou-Fella fut montrée en exemple;

C’est ainsi que nous reçûmes successivement la visite de certains membres du gouvernement: MM Burdeau, Focin, Bourgeois, Combes et Jules Ferry;

souvent aussi des touristes par curiosité, comme le grand duc Georges de Russie.’’


Résumé Page 57

Photos: femme au travail avec le fardeau de bois

 

Les travaux domestiques :

…/…

Un autre jour, il fallut nettoyer l’étable et ma mère, dans une hotte en osier, emporta le fumier au champ voisin du village.

…Tous les ans au printemps, ma mère allait chercher une sorte de terre d’un blanc bleuté (thoumlilt) et à l’aide d’un grand balai de genets flexibles, elle faisait la toilette de sa maison, blanchissant les murs et même le toit.

Elle faisait même quelques dessins sur les murs pour que la maison soit belle’’.

…/…

L’INTERIEUR DE LA MAISON KABYLE

Photo intérieur d’une maison (coin cuisine)

A l’intérieur, la maison était partagée en trois parties inégales: la plus grande nous servait à nous. Le sol en était fait de chaux grasse, en couche épaisse, lissée avec des cailloux ; pendant des jours, des femmes avaient frotté ce parterre afin qu’il ne reste pas une rugosité ; on pouvait s’y mirer tant cela

brillait.

Sur deux murs, il y avait des étagères à la hauteur de la ceinture. C’est là qu’étaient alignées toutes les amphores avec les provisions. Sous les étagères étaient creusées de petites niches qui servaient pour mettre, dans l’une, les jarres d’eau, dans l’autre, les petits agneaux et les cabris. Les murs étaient lissés aux galets, de la même façon que le sol.

     Tous les ans, au printemps, ma mère allait chercher une sorte de terre d’un blanc bleuté (thoumlilt) et, à l’aide d’un grand balai de genêts flexibles, elle faisait la toilette de sa maison. Elle faisait même quelques dessins sur les murs pour que la maison soit plus belle.

     La seconde partie de la maison, plus petite, était une sorte de construction, en pierre et terre, haute d’un mètre environ, couverte de branchages et de terre lissée. Elle était surmontée, du coté du mur de la rue, de deux grandes jarres carrées en maçonnerie qui allaient presque jusqu’au toit : c’étaient le ikhoufanes indispensables dans chaque maison.

Du coté de la porte, on pouvait aménager un lit si quelqu’un voulait se reposer.

     Dans cette petite bâtisse, on avait creusé trois niches appelées médoued pour la nourriture des bêtes deux pour les bœufs, l’autre pour l’ane qui eux habitaient l’étable.

     La troisième partie enfin, était l’étable proprement dite pour les bœufs, l’âne, les chèvres ou les brebis. Sous le toit, une sorte de soupente, de la grandeur de l’étable, servait pour les provisions ou pour loger un dess enfants s’il était marié.

     Dans la même cour, avec le même portail, trois autres maisons pareilles à la notre, appartenaient à des parents de mes frères.

Plus haut encore, habitait la vieille femme qui me disait toujours : « Veuille Dieu faire sortir ton soleil des nuages.»

     C’est dans cet espace que je devais vivre désormais. Je ne voulais plus penser à ma vie passée, puisqu’il fallait oublier que j’avais été instruite. J’étais décidée à faire mon possible pour cela. Je n’étais pas malheureuse et surtout je mangeais à ma faim : rien que nous avions ne me fut refusé.

Résumé Page 59

 

Photos: Femme avec la quenouille, en train de filer la laine

Les jours passèrent, pareils les uns aux autres. Ma mère avait peigné, puis cardé la laine ; elle m’avait appris à la filer afin de me tisser une couverture pour l’hiver.

     Les figues commençaient à murir ainsi que les raisins. C’est alors que tous les notables du village se réunir pour faire ce qu’on appelait la Dâoua. Il était défendu à tout habitant du village de cueillir les figues ou le raisin avant que la Dâoua soit levée et que tous les notables donnent la permission de le faire.

     Cette attente de près de quinze jours devait permettre aux figues de mûrir en grande quantité pour que tous les habitants en profitent.

Celui qui faisait fi de cette Dâoua était  maudit et ne finissait pas en bonne santé la saison des figues ! Il était assez rare que quelque enfant s’amuse à cueillir les figues avant la permission, car tous craignait la malédiction du village.

C’était le 15 aout généralement, que le crieur public, du haut de la mosquée avant la levée de l’interdiction. Quel joie le lendemain ! Dès la première heure les gosses, les hommes et même les femmes rapportaient de lourdes de corbeilles de figues noires ou blanches, gercées par la rosée, des figues comme jamais je n’en ai vu depuis!

Nous avions un champ de figuiers, qu'on appelait Thoujal. C'était là que j'aimais me rendre avec ma mère, car il n'était pas très éloigné du village, mais il fallait descendre une pente raide pour y aller, et gravir une rude montée pour revenir.

Dans ce champ, certains figuiers devaient être centenaires ; il couvrait de grands espaces, et quand on était dessous, on ne voyait pas le soleil; leurs rameaux descendaient jusqu'à terre, et il fallait des tuteurs pour les empêcher de traîner et pour permettre de passer dessous. Leurs figues étaient noires de peau, rouges à l'intérieur, est tellement sucrées.

Ma mère me disait : « Mange ! Mange ! ».

Les figuiers avaient chacun son nom. Il y avait l’Aboussecour (au col de perdrix), l’Abourenane (comme une grenade), l’Ajendjer, Thaghanimeth, et les toutes petitesTabheloute (comme des glands).

Les raisins aussi étaient magnifiques : de grosses grappes pendaient des treilles qui avaient grimpé sur les peupliers le long du ruisseau, et cela me rappelait Taddert-ou-Fella.

 

Résumé Page 60

 

Photos des Claies pour sécher les figues

Je remontais vers la source cachée de la treille ; leurs grappes rouges et drues descendaient et touchaient presque ma tête. Il y avait aussi le jardin potager au bord du ruisseau; de longs haricots verts et tendres traînaient dans les rigoles gorgées d'eau.

Quand les figues furent mûres, une à une nous les

ramassâmes et patiemment nous les étalâmes sur les claies ; tous les jours nous descendîmes à Thoujal, ma mère et moi jusqu'à ce que les figues fussent épuisées. Quand les claies étaient presque sèches, en les mettait les unes sur les autres afin que les figues fussent tassées, et la nuit en les recouvrait, pour les préserver de la rosée, avec de grandes plaques de liège ; c'est ce qu'on appelait asemneni (mettre sur).

Au fur et à mesure, les figues séchées furent rapportées à la maison est placées dans le coin qui avait servi pour le grain.

Puis il fallu songer aux raisins mûrs à point. Nous allâmes dans un autre champ appelé thaferant (la vigne). Là il y avait de belles grappes dorées mais nous ne pouvions pas tout manger, il fallait en vendre pour acheter du grain, car notre récolte ne nous suffisait pas pour l'année. Mes frères cueillaient les grappes ; ma mère et moi, nous enlevions un à un les mauvais grains ou ceux qui avaient été touchés par les oiseaux ou les guêpes ; cela fait, on chargeait les échouaris, de longues corbeilles en osier réunies au milieu par une sorte de pont, on mettait ce pont sur le dos de l’âne ou du mulet et les corbeilles pondaient sur les flancs de la bête. Quand un chouari était plein, on cessait de cueillir et nous montions au village ou ma mère préparait le souper. Les veilles de marché elle faisait cuire une grande galette qui devait servir de provisions de route à celui de mes frères qui irait à Aumale vendre les raisins et rapporter la charge de grain, orge ou blé.

Ma mère lui donnait un peu d'argent ; dans une sacoche il mettait sa galette et quelques grappes de raisins, et le lendemain à l’aube il partait, avec d'autres habitants du village, qui, comme nous, devaient acheter du grain.

Les raisins noirs qui ne pouvaient se vendre pour la table, mes frères les portaient au Moulin Moutier. Le propriétaire de ce pressoir, qu'on appelait couramment Mouli, achetait ce raisin à bas prix pour faire du vin.

Résumé Page 61

 

Photo des labours

Août était passé, et septembre, bien entamé ; les premiers orages avaient éclaté et les labours pour les navets avait commencé. Toutes les bonnes figues étaient rentrées ; il en restait une petite quantité que nous mettions à part car elles étaient encore molles et devaient être mangées les premières. Mes frères avaient vendu les raisins dans les villes ; parfois, ils ont rapporté des pastèques énormes, rouges comme du sang.

Sans être malheureuse entre ma mère et mes frères, j'étais inquiète de l'avenir et ma mère, me voyant soucieuse, me disait :

  • Khoulef loumour i vavim. Abandonne toi à la volonté de ton maitre.

 

Octobre était arrivé. Mes frères avaient vendu les bœufs qu'ils avaient engraissés ; il n'y avait plus que le menu bétail. Le cheikh était venu pour faire le sacrifice de labour. Le village avait acheté les Bœufs les plus gras pour les égorger et les partager entre tous les habitants qui devaient payer leur part. En promena tout autour des maisons les bêtes destinées au sacrifice, afin que le génie des récoltes soit propice et fasse que les pluies soient abondantes, et le grain gros et dru. Ce jour là nous allâmes de bonheur à la fontaine et les jarres d’eau furent remplies  jusqu'au bord, et les cruches maintenues pleines car ma mère me dit qu'il fallait beaucoup d'eau pour laver la viande, que beaucoup de mains auraient touchée pour la partager. Le cheikh bénit les bêtes (la coutume voulait qu'un cheikh vînt de loin pour cette circonstance ; il ne devait pas appartenir aux marabouts du village). Les bêtes furent tuées et dépecées, les peaux et les têtes vendues, la viande divisée en quartiers, et chacun eut une large part. De bonne heure les marmites avaient été mises sur le feu et les légumes nettoyés ; on avait rapporté du jardin une grande brassée de chardons tendres et ma mère avait roulé une bonne quantité de couscous. Notre viande fut mise à cuire et nous nous mimes à raconter des histoires sur le pas de la porte jusqu'à ce que le repas fut cuit. Ma mère filait sa quenouille et je surveillais le feu.

Résumé Page 91

 

Photos maison avec étage:

La nuit tombée, nous dînâmes et ma belle-mère nous conduisit à l'étage, au-dessus de la petite pièce dite «des provisions». Elle avait préparé une autre couche : des couvertures sur une natte et un drap en cretonne imprimée pour nous couvrir. La pièce était immense, 10m de long, au moins, sur sept ou huit de large ; au pied des murs s’alignaient des jarres pleines d'huile, et dans les quatre autres pièces, en bas comme en haut, on en dénombrait autant. Les fenêtres comportaient de lourds battants qui se fermaient avec une sorte de verrou de bois: on poussait une targette qui se m'était à la verticale et le verrou s’enfonçait dans le mur où un cadre était scellé ; pour ouvrir en tournait la pièce de bois servant de targette, qui reprenait sa place horizontale, et le verrou retombait : pour pénétrer du dehors, il aurait fallu brûler les portes.

On apercevait les tuiles. Aucun confort ni aucune propreté. Le sol était pavé de briques pleines, comme au rez-de-chaussée. À côté de cette pièce, au-dessus du vestibule, se trouvait la chambre de Taïdhelt, la femme du grand-père.

J'ai dormi comme une souche cette nuit là, j'étais tellement fatiguée ! Le lendemain, il était déjà tard quand je me réveillais ; tout le monde s’affairait : Taïdhelt avait bu son café et filait sa quenouille ; ma belle-mère, Rezkia et Hemmama, ainsi que la fiancée de mon mari avaient rapporté de grands couffins pleins de figues de barbarie que l'on avait alignés à l’ombre, dans un coin de la cour. On avait rempli de ces fruits un plat de bois énorme ou celui qui voulait en manger se servait à sa convenance, versant de l'eau dessus pour en amortir les épines, et, à l'aide d'un couteau, coupant la tête du fruit, puis la queue, entaillant l’écorce par le milieu et l'enlevant.

J'observais tout cela avec une curiosité amusée. Ma belle-mère, cependant, avait quitté les effets revêtus pour la cueillette et, avec une sorte de brosse en alpha, se frottait de toutes ses forces pour casser les épines.

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Photo : Thahvoult (gâteau de semoule aux œufs et au miel)

Douda me fit signe d'approcher. Elle se tenait à côté du foyer et beaucoup de coquilles d’œufs s’éparpillaient autour d'elle ; sur le feu, un large plat de terre et dans ce plat une grosse galette de semoule très blanche mélangée à beaucoup d’œufs cuisait dans l'huile.

C'est le met des accouchées aux Ah Abbas, quand elles se lèvent le matin. Mais ce matin-là, la galette était beaucoup plus grosse et Douda nous en offrit un bon quartier, à mon mari et à moi. Elle avait délayé du miel dans une écuelle, et tous deux nous déjeunâmes ainsi.

Le lendemain, le cousin Madani nous invita pour le repas de midi : il avait tué un couple de perdrix. Nous y allâmes en passant par Tahrikth - un petit champ, situé en dehors du village afin que les étrangers à la famille ne pussent me voir. « La maison du cousin chérif » - comme on l'appelait- était une grande bâtisse composée de deux corps. L'un de construction ancienne, avait été édifié par son père,Mohand-ou-Amrouche, frère d’Hacène. (Les cousins Chérif, Madani et Said étaient donc des cousins germains de mon beau-père.)

L'autre partie de la maison avait été élevée par les soins de Chérif à la mort de son père. Le sous-sol qui servait de cave et d’écurie était surmonté d'une très vaste pièce appelée « akham nlouh » _ la maison de bois. Au-dessus de cette pièce, une autre de même dimension : « lâli » -l'étage.

Et plus encore, dominant le village, une chambre avait été aménagée pour lui et pour Sassa la femme qu'il avait ramené des Ath Aïdhel. Celle-ci me parut très belle mais déjà un peu touchée par l'âge. Elle fit un couscous délicieux qu'elle nous servit dans la pièce du haut. Du Balcon la vue s’étendait sur tout le village. Je passai dans cette maison amie une bonne partie de la journée ; le soir nous revînmes chez mon beau-père.

Je ne pense pas être restée plus de huit jours à Ighil Ali. Le mardi, je vis arriver mon frère Lâmara avec deux mulets. Ma mère l’avait envoyé me cherche aux Ath-Mengueleth ; ne m’y ayant pas trouvée, il était venu jusqu’aux Ath-Abbas.

Nous repartîmes presque aussitôt, car il y avait plusieurs jours que mon frère était en route, et la location des mulets courait.

On me fit cadeau d’une dizaine de litres d’huile, et je ne sais quelles douceurs. Douda m’avait fait un gâteau de semoule aux œufs : j’apportais le tout à ma mère.

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Photos : Fadhma à 18 ans avec son fils Paul. ou Hôpital ???

LE DEPART

…/…

 

A trois heures du matin, Belkacem (mon époux) appela la sage-femme ; et mon fils Paul-Mohand-Said naquit le 29 mai 1900.

Sœur Chantal vint me voir : elle m’apporta des draps usagés pour les couches. Sœur Alexis m’avait envoyé une vieille femme pour faire mon travail. Deux poules furent égorgées et l’on prépara un couscous pour les Pères et les Sœurs.

     Comme personne ne pouvait s’occuper de ma belle-sœur (malade) qui refusait de rester à la salle de l’hôpital, mon mari loua un mulet et la ramena à Ighil Ali. Il revint le surlendemain.

Ma mère me rendit visite ; elle m’apporta en cadeau une grosse cuisse de veau et des œufs ; elle s’installa pour s’occuper de tout. Un jour que nous étions seules, elle enleva les langes de l’enfant, elle regarda attentivement tout son petit corps et, avisant ses pieds, me dit :

  • Les pieds ne sont pas de chez nous : nos talons ne « sortent pas ». il les tient sans doute de sa famille paternelle.

  • Et comme je m’écriais :

  • « Fais attention à ne pas lui faire de mal ! » - elle me jeta un regard par-dessus son épaule et me répondit :

  • C’est maintenant l’oisillon qui donne la becquée à son père ? »

Par ce proverbe, elle m’expliquait que j’étais sa fille et qu’elle savait mieux que moi ce qui pouvait faire du mal à un bébé.

Mlle Pâquereau  m’avait appris à baigner l’enfant et à l’emmailloter.

     Mon frère vint chercher ma mère quelques jours après. Je me levait au bout de quinze jours, un peu amaigrie. En somme tout s’était bien passé.

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Photo : Coin avec ‘’Eddouh’’ pour bébé et ‘’Akhoufi’’ aux provisions.

     Je me remis à mes occupations. Nous avions du quitter la chambre où nous logions : elle avait été démolie pour faire des travaux grandioses.

Nous fûmes relégués dans une pièce au-dessus des écuries. Les grandes fenêtres n’avaient ni persiennes, ni volets, le soleil tapait tout l’après midi, et il y avait des mouches par centaines, car on ne pouvait faire l’obscurité. Les matinées étaient insupportables, et les soirées intenables. Nous étions en été, juillet avait commencé avec les vacances. Je vis un jour arriver mon beau-père, Ahmed-ou-Amrouche, accompagné de l’oncle Hemma.

     Ils nous emmenèrent dans leur village d’Ighil Ali à dos de mulet. Le déménagement fut vite fait. Sur une mule, on avait chargé notre petite table et nos chaises, ainsi que ma cantine et l’autre malle.

Mlle Pâquereau m’emmaillota le petit pour la longue route, car nous allions voyager de nuit.

Je dis adieu à sœur Chantal, à Mère Saint-Jean, à tout cet hôpital où j’avais vécu (et travaillé) deux ans, où j’avais pleuré, souffert et vu enfin ma destinée se fixer. Désormais je n’étais plus seule : pauvre ou riche, riant ou pleurant, nous étions deux.

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Photo : Voyage à dos de bourricot.

     Sur la route nous rencontrâmes d’autres habitants du village qui, leur laine vendue, s’en retournaient chez eux, et se fut une caravane qui occupait la route. Partis à trois heures de l’après-midi, en plein chaleur, ce n’est qu’à trois heures du matin que nous arrivâmes.

J’étais restée douze heures sur la mule, mon enfant dans les bras. Nous avionstraversé la montagne où il faisait froid, puis une rivière où très peu d’eau coulait.

Quand je descendis de la mule, mes jambes étaient tellement ankylosées que je ne pouvais les remuer. On me prit l’enfant et je fus presque portée vers la grande pièce. Je me jetais sur la natte et m’endormis.

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Photo : la maison de Belkacem

IGHIL ALI

   Quand j’ouvris les yeux, Thaïdhelt, la femme du grand-père Hacène-ou-Amrouche, tenait mon bébé dans ses bras et détaillait ses traits ; il n’avait que quarante jours.

  • il ressemble aux enfants de la belle mère Djohra. Il a les mêmes cheveux noirs ; il en a surtout les pieds et les talons.

Je me levai péniblement, car mes genoux me faisaient mal ; j’avais dû prendre froid en traversant le col. Mon mari et moi fûmes installés dans la maison aux provisions. Avec mes petites économies - trois cents francs – j’achetai des couvertures.

     Au désespoir de mon beau-père, la fiancée (réservée) à mon mari était retournée dans sa famille. Il alla demander au cheikh si la loi permettrait de se marier avec elle ; mais les parents de la jeune fille refusèrent d’infliger comme coépouse à ma belle mère celle qui aurait dû être sa bru.

     Je m’installai, plutôt mal que bien, dans la grande pièce. Je m’étais procurée un berceau à la mode du pays, rond, fait de branches de laurier-rose et de cordes tressées. On le suspendait à la poutre, un lien très long attaché à la nacelle permettait de bercer l’enfant. Une natte ronde servait de paillasse ; des bouts de couvertures données par les sœurs tenaient lieu de literie.

     Je constatai que l’atmosphère de cette maison différait de celle de chez nous : les femmes, ici, étaient superficielles et coquettes, la demeure très grande mais sale, le sol de terre battue, rugueux, comme au premier jour de la construction, les murs noirs de suie n’avaient pas été blanchis depuis l’origine.

Tout autour s’alignaient les jarres d’huile. Je supposai que les femmes devaient filer la laine : au fond de la pièce, un burnous était sur le métier.

     Il existait deux sortes de nourriture : l’une de blé, pour les hommes, l’autre d’orge, pour les femmes. Je remarquai qu’il y avant beaucoup de gaspillage.

     Dans la maison vivaient ma belle-mère Djohra et ses deux filles dont l’une Ouahchia, que nous avions recueillie malade, à l’hôpital, devait mourir au mois de septembre et l’autre, encore jeune, Rezkia. Il y avait aussi Douda et ses filles.

     Ma belle-mère Djohra comme l’année précédente, et comme toujours disait-on, était chargée des travaux extérieurs, apportant les figues de barbarie, et l’eau dans des outres en peau de bouc. Elle était très robuste, large d’épaules, un peu trapue, pas très intelligente, mais rusée et pleine de bon sens. J’avais voulu, dés mon arrivée, l’appeler « maman », comme il se fait dans mon village, mais voyant que cela lui déplaisait, je l’appelai lalla – madame. Je mangeais avec tout le monde la galette et le couscous, mais mon mari ne voulait pas se contenter de cette nourriture. Il acheta quelques pâtes, des pommes de terre, et nous fîmes marmite à part.

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Photo : les fibules

     Un jour, nous vîmes s’ouvrir toute grande la porte cochère, et une mule chargée entra, tirée par un homme de haute taille, vêtu de beaux burnous blancs. J’ai toujours gardé la vision de cet homme : de la lumière se dégageait de lui. Il avançait lentement vers la cour, tandis que toutes les femmes se portaient à sa rencontre, lui embrassaient la tête et lui disaient : - Aâslama a Dha hacène !*

     Je m’approchai timidement à mon tour et embrassai sa tête qu’il avait inclinée vers moi.

On déchargea la mule. Il monta pour aller voir Taïdhelt, sa femme, gardienne, disait-il, de ses trésors.

Ma belle-mère m’avait fait la leçon : je devais obtenir des bijoux du grand père. Le lendemain, tenant le petit dans mes bras, j’allai le présenter à son aïeul, qui d’ailleurs, m’était très sympathique. Avant de sortir, je lui demandai timidement quelque bijou : il se tourna vers Taïdhelt :

- Efkas ats’sguerouah !;donne-lui, quelle fasse du bruit (tintamarre)! dit-il.

     Peu après, il partit pour Alger. J’ai su que depuis que Boumezrag, le frère du Bach-Agha qui s’était insurgé en 1871, avait fini sa peine. Il revenait de déportation et le grand-père, qui l’avait connu à Bordj-bou-Arraridj avant la révolte et était très lié avec lui, avait tenu à le saluer avant son retour d’exil.

     Taidhelt me donna des fibules et un khelkhal - anneau de cheville. Le

 

grand-père revint d’Alger quelques jours après, peiné du changement qui s’était opéré en son ami ; il oubliait qu’ils s’étaient séparés depuis près de trente ans, et que lui-même avait vieilli.

 

Je pus alors détailler ses traits. Il devait avoir soixante-dix ans à l’époque dont je parle. Sa haute stature était encore rehaussée par le guennour, coiffure des Ath-Abbas. Son teint était très blanc, le nez un peu court mais de jolie forme, le menton volontaire, la bouche petite, et bien qu’il fût chauve, et que ses dents fussent toutes tombée, il avait encore belle allure. Une sorte de dignité et de grandeur se dégageaient de sa personne. J’ai su plus tard que la lumière qu’il répandait  était le privilège des êtres aimés de Dieu.

     Il partit pour Tizi-Aïdel : c’est là qu’il résidait toute l’année ; la vie était plus facile qu’à Ighi-Ali, et les champs plus fertiles.

 

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Photo : Maison Kabyle

Il ne convenait pas qu’une jeune femme de la famille Amrouche sorte en plein jour et soit vue par les gens du village : ce serait une honte ineffaçable, nous serions la risée de tout le monde et notre famille est une famille puissante et honorable !

  • que faire alors ? répondis-je. Il faut pourtant que j’aille à l’église, j’y suis forcée moi aussi.

- il faut vous lever avant la première prière, et ne revenir qu’à la nuit, afin que

 

personne au village ne puisse dire qu’il vous a vus aller chez les roumis.

Nous dûmes obéir. Pendant des années nous nous  levâmes avant l’aube par tous les temps et partîmes en cachette. Les sœurs m’ouvraient dés que je frappais et me faisaient entrer dans la classe.

Les jours où il me fallait rentrer plus tôt pour une raison grave – maladie de l’enfant, par exemple – nous passions par des chemins détournés à travers champs pour atteindre la maison, où je sentais sur moi des regards hostiles. J’étais celle qui avait renié sa religion et envoûté le fils chéri.

Parmi toutes ses femmes, une vieille charmante, la grand-mère maternelle de mon mari Lalla Aïni, m’avait adoptée sans restriction et avait déclaré à Lalla Djohra, sa fille :

  • maintenant, c’est ta belle fille qui te remplace auprès de moi.

Elle tint parole ; je l’ai toujours trouvée pour m’aider ou me soutenir en cas de difficulté.

Il y avait deux clans distincts dans cette famille. D’une part les Amrouche d’en bas– la famille de mon beau-père Ahmed – et de l’autre les Amrouche d’en haut – les femmes et les filles du grand-père Ahcène. Cette dernière famille devait, en toute circonstance, avoir la priorité sur la première, car, en définitive, c’était le grand-père qui nourrissait toute cette ruche de frelons, et c’était sa femme, Taïdhelt, qui tenait la bourse et les provisions.

     La famille d’en bas jalousait la famille d’en haut, et celle d’en haut n’avait guerre d’estime pour celle d’en bas, la considérant à tort ou à raison, comme privilégiée.

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Photo : Femme Kabyle roulant le couscous

…/…Fatima la sœur de mon beau-père, fut donc veuve, et quelques mois plus tard se refugia à la maison paternelle. Elle avait trois enfants dont l’aîné, un garçon ayant couché près du cadavre de son père, avait contracté une mauvaise fièvre. Durant bien des jours, il fut entre la vie et la mort. La petite fille, ouardia avait trois ans, et le dernier un an à peine.

Tout ce monde vint augmenter la population déjà dense de la maison. C’est alors que mon beau-père décida de faire construire un autre bâtiment, du coté du pressoir à huile.

     En cet été 1900, la température fut étouffante et les femmes, la nuit, couchaient à la belle étoile, dans la cour, sur un linge étendu à même le sol. Moi, je couchais dans la maison aux provisions où j’avais suspendu le berceau de mon fils Paul. Nous étendions sur une natte une couverture en poil de chameau qui servait à monter à mulet, et le jour de marché, nous étions tenus de donner cette couverture, et nous nous rendormions à même la natte et le drap, mais nous étions si jeunes !

En septembre, ma belle-sœur Ouahchia mourut de la tuberculose ; on avait dû lui couper les cheveux, car elle était couverte de poux. Elle avait tellement maigri que ses traits en étaient déformés. Mais Lalla Djohra déclara que sa fille avait été empoisonnée par sa coépouse, laquelle lui aurait fait « manger » des sortilèges -Ihechcoulèn - entre autres des déchets de singe…C’est pourquoi, cette pauvre fille, avant de mourir, ressemblait à cet animal.

Lalla Djohra exigea de son gendre à répudier, qu’il chassa la femme qu’il avait avant d’épouser Ouahchia : et c’est ce qu’il fit.

Dans le village, une fille venait d’être répudiée, et comme son père appartenait à notre clan, c’est Taïdhelt, avec la permission du grand-père, qui avait payé la dot restituée au mari.

Cette fille, Zahra T’Gouarab, était, disait-on, très belle, et mon beau-père décida de l’épouser. Il ne put réussir cette anné-là et elle fut fiancée à un homme d’un village voisin qui fit beaucoup de frais pour elle et, pour quelque temps, on ne parla plus de l’affaire.

     Vint la saison des olives. Cette époque de l’année, à Ighil Ali, est celle où l’on est le plus bousculé, car toutes les femmes, jeunes ou vieilles, doivent aller à la cueillette. Levées avant l’aube, habillées de leurs plus beaux atours et fardées, les pieds chaussés de ces sortes de babouches hautes et souples de couleur écarlate, ornementées de dessins noirs, parées de tous leurs bijoux, les femmes se rendaient aux champs. Toutes les femmes aiment le temps des olives, car c’est celui où elles peuvent sortir. Elles rentaient aux étoiles érientées mais heureuses.

Pour moi, cette année-là fut sinistre, la plus sinistre que j’ai vécue dans cette maison. Comme toutes les femmes participaient à la cueillette, je fus désignée pour garder la maison, trier les deux coffins de grain qui devaient être moulus dans la nuit, et préparer le repas du soir.il fallait s’y mettre de bonne heure : c’étaient de gros couffins, l’un d’orge pour les femmes et les ouvriers, l’autre de blé pour leshommes.ma belle-mère et Douda, sa-coépouse, cuisaient les galettes qu’elles emportaient avec des figues sèches pour le repas de midi et le gouter.

     J’avais à m’occuper de Paul qui venait d’avoir six mois et je n’étais pas assez forte ni habituée à ces travaux. Je m’efforçais, cependant à satisfaire la famille.

 

Je triais d’abord le grain, puis je me mettais au déjeuner de mon mari qui enseignait chez les Pères ; après quoi je prenais l’immense plat de bois qui sert à rouler le couscous et je roulais, roulais, remplissant les tamis ; ensuite, j’allumais le feu et je faisais cuire le tout. Alors, à la nuit venue, la lampe à huile allumée, Lalla Djohra et Douda servaient tout le monde ; les ouvriers dans le vestibule, les hommes à part, et enfin les femmes et les filles qui entouraient le grand plat de frêne monté sur pied.

En hors saison, du printemps à l’automne, les femmes, tissaient des burnous ; elles ou leurs maris vendaient ces burnous et l’argent était réservé à la maison.

Lla Djohra, ma belle-mère, m’a raconté que, du temps de sa jeunesse, il fallait se lever avant le jour : certaines femmes se mettaient au moulin, les autres au métier à tisser, tandis que le vieux grand-père, assis au coin du feu, se laissait chauffer des tasses de café.

Depuis que le grand-père n’était plus là, les femmes avaient plus de liberté, mais elles devaient cependant tisser des burnous, comme dans toutes les maisons du village.

Résumé : page 125

 

Photo : L’hôpital

Beaucoup de femme du village qui avaient leurs enfants en ville, venaient me voir, je rédigeais et lisais leurs lettres, fournissais papier et enveloppe, quand elles n’en avaient pas. Quelques-unes m’apportaient des œufs.

Lorsqu’elles souhaitaient que j’hérite de tout ce qu’il y avait de richesse dans la maison des Amrouche, je répondais : « souhaitez que dieu m’ouvre une porte pour que je puisse partir de cette maison ! ».

Le 13 juin 1904, après avoir préparé le couscous, je fus dévorée par une fièvre, je me couchai dans un coin de la vieille maison, sous le berceau, à la place des malades.

Le père Dehuisserre vint quelques jours après, il diagnostiqua une pleurésie, il me mit des ventouses scarifiées en quantité. Il m’avait installé un lit avec des tréteaux et une paillasse. Quand je me sentis mieux, il me dit : « je ne veux plus que tu couches à cette place, j’en ai vu trop mourir dans ct endroit ! »

Je pouvais me lever ; je décidai d’aller à l’hôpital Sainte Eugène pour changer

 

d’air et me rétablir.mon mari trouva une carriole, moitié brouette, moitié charrette. On y installa ma paillasse. Nous partîmes donc, mon mari mes enfants et moi, sur cette charrette, accompagnés d’un parent éloigné qui la conduisait. Nous dûmes voyager la nuit à cause de la chaleur, car nous étions aux premiers jours de juillet.

     A l’aube nous arrivâmes à Michelet où nous fûmes reçus par notre ami Habtiche, commis à la commune mixte de Michelet.

A l’hôpital, je cru, qu’étant une jeune fille des sœurs, j’avais droit à plus d’égards. Je quittai précipitamment les lieux préférant mourir plutôt que de rester entre deux chancreuses, et revêtir le costume de salle.

Je revins donc à Michelet. Notre ami Habtiche m’accueillit par ces mot : « dans notre maison, tu seras chez toi tant tu voudras y demeurer ! ». Et nous nous attardâmes là jusqu’au 18 aout, c'est-à-dire quarante jours ! Tant que je vivrais, je garderai une reconnaissance infinie à cet homme qui nous reçu princièrement.

Le changement d’air et de milieu, le repos m’avaient fait du bien. J’étais suffisamment rétablie. Ma mère était venue me voir et avait passé quelques jours prés de moi à Michelet. Mon frère, accouru lui aussi, m’avait fait don de quelques pastèques que je devais emporter à Ighil-Ali. Mon mari loua une charrette, et, après avoir salué nos hôtes de leur accueil, nous reprîmes le chemin du retour.

     Je remontai dans mon étage. Beaucoup de choses que j’ai laissées avaient disparues, entre autres mes souliers, mais à qui réclamer dans cette maison pleine ?

L’hiver était revenu. Ma belle-mère en l’absence de mon beau-père Ahmed-ou-Amrouche, allait chercher des charges d’olives que nous mettions à sécher pour avoir une provision d’huile ; nous avions recommencé à travailler la laine pour le marché et un burnous était sur le métier. Vint Noël, le 1er janvier, : nous étions en 1905. Paul fréquentait l’école, dans la classe de son père. Henri avait deux ans, c’était le plus bel enfant du village. Et quand les femmes se disputaient, elles se disaient l’une à l’autre : «Aurais-tu mis au monde Achour-ou-Amrouche (Poupoul-ou-Amrouche) pour être si fière ? »  Toute la famille l’aimait, c’était à qui le gâterait.

Le grand-père mourut cette année là de 1905, le 5 mars.

En 1914, sa maison était vendue ! J’avais remarqué que personne n’avait réellement pleuré cet homme. Dés l’enterrement la cupidité de chacun se déchaîna. Ma belle-mère m’avoua qu’elle était contente ! J’ai su plus tard que cette mort était la bienvenue pour mon beau-père criblé de dettes.

Le Grand-père ayant fait jurer à son fils qu’il se séparerait de Zahra sa femme, qui, selon lui, elle avait porté malheur à la maison dés avant son entrée dans la famille. Le fils avait promis solennellement d’obéir, et le père était mort tranquille. Il laissait un petit garçon de quinze jours qui devait hériter au même titre que mon beau-père et empêcher celui-ci de courir à la ruine.

Résumé : page 133

Photo : Le métier à tisser, la Belle-mère et la bru.

…/…

    Souvent, quand je préparais le déjeuner ou le diner sous la soupente de l’escalier qui servait de cuisine, je surprenais, fixé sur mon visage, le regard désespéré de mon mari. Et quand je lui demandais la raison de ce regard, il me répondait : « pour que je me souvienne de ton visage ! » mon cœur saignait, mais je sentais la nécessité, pour lui,  d’aller gagner sa vie ailleurs, car son père ne lui donnait pas un sou. Quand il y avait une fête comme celle du mouton, son père lui remettait en étrenne cinq francs en argent. A l’époque, avec cinq francs on pouvait faire son marché. Mais nous étions cinq personnes à vivre, et avec ma belle-mère, cela faisait six.

     C’est le 7 août (1909), un mardi, que mon mari quitta la maison paternelle pour l’inconnu. Alors qu’il avait cru devenir l’héritier d’une grande famille, il partait comme un miséreux, à pied. J’avais mis en gage chez Taïdhelt mon khellkhal rehaussé de corail et d’émail, mes fibules, deux paires de bracelets, et le fusil de grand-père qu’on avait donné à Belkacem (mon mari). En échange de tout cela, elle me prêta trois cents francs que je remis à mon mari. Son train était à 11 heures, mais Belkacem sortit de la maison à 5 heures, je l’avais accompagné jusqu’au bout de la ruelle Amrouche. Il fit la rencontre de son père qui lui souhaita bon voyage et lu dit : « si tu ne trouvais rien à faire, reviens à la maison, il y aura toujours de la galette pour toi.» mais il ne lui offrit pas un centime pour ses frais de route.

  J’ai su depuis que, jusqu’à la gare (Béni Mançour - + d’une quinzaine de km), mon mari n’avait cessé de pleurer. Il arriva à Constantine le soir même, et quelques jours après, je reçu une lettre de Souk-Ahras où il m’apprenait qu’il était embauché aux chemins de fer à raison de trente neuf sous par jour.

 

     Je me suis remise à filer et à tisser de burnous avec l’aide de ma belle-mère. Levée avant l’aube, j’ »entrais dans le métier » et n’en sortait que pour manger, car Lla Djohra préparait les repas.

Elle allait dormir chez sa fille qui avait accouché d’un garçon. Sa coépouse, Douda, toujours jalouse de zahra, l’avait chargée d’une corvée peu agréable. Elle lui avait remis sept œufs qu’elle devait laisser sept nuits dans la tombe d’un exilé.après ces sept nuits, elle les rapporterait, et les ferait manger au mari, Ahmed-ou-Amrouche, afin que le cœur de celui-ci « devienne comme un cadavre » à l’égard de zahra, car avant d’avoir été déposés dans la tombe, ces œufs avaient été confiés à des femmes initiées qui avaient tracé sur eux des signes cabalistiques. Lla Djohra s’acquitta de la commission malgré sa répugnance. Mais le jour où elle rapporta les œufs, son propre fils eut des convulsions et mourut peu de jours après, et ma belle-mère pensa que Dieu l’avait punie d’avoir violé la sépulture d’un exilé.

       

Paul fréquentait l’école, mais il manquait de souliers. Je lui avais tissé un burnous. Nous en avons, ma belle-mère et moi, tissé deux autres qu’un parent éloigné avait vendu au marché pour soixante dix francs. (A cette époque, le meilleurs burnous valait cinquante franc.) Avec ces soixante dix francs, nous avions fait nos provisions pour l’hiver. Nous avions acheté douze mesures de blé et six d’orge, car Lla djohra disait qu’il était préférable de mélanger. Nous avions constitué notre provision d’oignons et de poivre rouge moulu. Pour la nourriture, nous étions à peu près parés, mais nous n’étions ni habillés, ni bien couverts. Aussi, avec le restant de la laine des burnous je pensais tisser une grosse couverture pour avoir chaud. La mienne, mon mari l’avait laissée en cadeau à notre ami Habchiche pour les trois mois qu’il avait passés chez lui, défrayé de tout.

Depuis le 4 novembre, mon mari se trouvait à Tunis. Il gagnait maintenant quatre-vingts francs par mois, c’était déjà mieux que les soixante de Souk-Ahras.

Cette époque de ma vie a été fort triste, mais j’avais l’espoir qu’un jour mon mari une situation et que je pourrais enfin quitter cette maison d’Ighil Ali où j’étais en butte à des jalousies mesquines et considérée comme une renégate.

     Enfin, vers le 15 février, mon mari vint nous chercher, son patron lui avait fait l’avance de notre voyage (jusqu’à Tunis), car il pensait que loin de sa famille son commis n’aurait pas l’esprit à ses affaires. Il lui accorda un congé de huit jours. C’est ainsi que nous quittâmes le pays.

Résumé page 157

Photo : Coffre berbère  

…/…

 

D’une maison à l’autre.

 

A Tunis, ce n’était pas dans notre ancien domicile que nous allames ; pendant mon absence, mon mari avait déménagé » et loué prés de la rue du Riche : rue Abba. Nous partagions cette demeure avec la famille d’un kabyle surnommé Loulou. La cuisine et les cabinets étaient communs.

Pensant que sa mère reviendrait avec moi ; mon mari avait fait une provision de blé. Mais seule, avec deux enfants malade, un autre très jeune et une petite fille au berceau, pouvais-je m’occuper de ce blé ? En outre, mon beau-frère Mohand Arab, venu pour être embauché aux chemins de fer, mangeait avec nous.

Je passais des nuits entières sans sommeil, allant de Jean à Henri, d’Henri à Louis, de Louis à Marie-Louise. Quand nous étions au pays, Henri avait suivi un enterrement et vu mettre le cadavre dans la fosse, et depuis, de frayeur ou d’émotion, il avait la fièvre toute la nuit.

Cette année fut l’une des plus pénibles. Ma santé n’était pas mauvaise, Dieu merci. Au mois de janvier, nous donnâmes congé de la maison que nous habitions, car les cabinets étaient toujours bouchés, des pierres obstruaient le conduit. Loulou et Belkacem découvrir, dans le quartier de Bab-Aléoua, une grande maison mauresque contenant quatre belles pièces et un vestibule. Nous devions occuper deux pièces et Loulou une autre, et sa belle-mère la plus petite ; restait le vestibule où le frère de Loulou et mon beau-frère Mohand-Arab devaient coucher.

Nous faisions à manger sur des kanouns, l’hiver dans la maison, et l’été dans la cour. Je pétrissais de gros pains semblables à ceux des Italiens et je les envoyais cuire au four du boulanger ; je préparais des plats kabyles, des nouilles, du « bercouquès », ou du couscous.

Cette année-là, les enfants étaient allés à Carthage sans moi, pour le jour de l’an. Je ne les accompagnais plus depuis l’enterrement de mon premier Louis, je n’aimais plus Carthage et n’ai jamais remis les pieds dans le couvent des Sœurs, depuis 1909.

Ma belle-sœur mourut en février 1914, malgré les soins de sa mère désespérée. Sa petite fille l’avait précédée dans la mort : « Je suis contente, avait dit Rezkia à sa mère, que mon enfant soit morte avant moi. Qu’aurais-tu fait d’elle ? »

Lla Djohra attendait avec impatience notre retour à Ighil Ali, pour les vacances. Dés la fin des classes, nous partîmes sans nous arrêter en chemin, sauf à Souk Ahras où nous couchions une nuit chez le grand cousin Mouhou.

Résumé page 160

 

Photo femme et la cueillette des olives

…/…

    Mon beau-père avait répudié toutes ses femmes, sauf Zahra qui avait dit aux autres : « partez toutes, il en restera toujours assez pour moi ! » mais il ne restait plus rien, Ahmed avait été obligé de liquider le café où il avait englouti les derniers vestiges de la fortune paternelle. Maintenant, c’était lui qui faisait le fellah chez les autres et qui gaulait les olives. Quand sa maison fut à vendre, il me dit : « vends ta maison et viens acheter la mienne ! » - « Et que ferais-je de ta maison, lui répliquais-je ! C’est assez que j’aie perdu autrefois de l’argent à construire un étage que tu n’as pas su conserver ! » De temps à autre, il venait me voir pour me demander cinq francs et je lui répondais que je n’en avais pas.

   En novembre, mon mari passa le conseil de révision et fut pris pour le service armé. Il demanda un congé de deux ou trois jours pour nous embrasser avant de partir sous les drapeaux. Il nous quitta le 17 novembre. Le 18, sa demi-sœur Hemmama mourait d’épuisement. Il perdait ainsi deux sœurs la même année.

     Quelques jours plus tard, je reçu une lettre de Belkacem : il était maintenu à son poste, aux chemins de fer, comme père de cinq enfants. Je fus bien contente et Lla Djohra aussi. J’avais pris mes dispositions pour passer l’hiver, fait une provision de blé, de févettes et de figues (les figues sont nourrissantes pour les enfants). Marie-Louise-Taos marchait toute seule ; elle grimpait chez le cantonnier Lespinasse qui l’aimait beaucoup. Lespinasse n’occupait qu’une pièce à l’étage, ses fils Jean et Charlot étant au front, et Marius étudiant chez les pères.

J’avais acheté des olives que j’avais étalées sue le carrelage pour les faire

 

presser et avoir une provision d’huile. Au printemps 1915, des maçon vinrent construire l’école, l’un d’eux qui avait amené sa femme, me demanda de lui louer la pièce disponible à l’étage. J’acceptai : c’était toujours dix ou quinze francs qui s’ajoutaient aux cinquante que je recevais de mon mari pour nourrir mes quatre enfants, ma belle-mère et moi, acheter du bois… Et souvent je constatais des « fuites ». J’ai surpris plus d’une fois la sœur de ma belle-mère, Aldja, avec des provisions que celle –ci lui avait données, car elle avantageait toujours sa famille.

Aux enfants qui allaient à l’école, je leur avait fait faire de petits souliers découverts, mais le plus souvent, ils les laissaient et marchaient pieds nus, comme tous les enfants du village.

Dans un gourbi, tout le monde, à tour de rôle, se donnait rendez vous, car   Hemma savait les Contes de Mille et une Nuits, et il les racontait à l’époque sans les mélanger. J’avais beau gronder Jean et Henri quand ils rentraient à la nuit noire, gelés, ils retournaient le lendemain, et cela tout l’hiver. Le matin, je leur faisais cuire un grand plat de semoule avec de l’huile et un peu de poivre rouge qui lui donnait de la couleur, et ils se restauraient de bon appétit, terminant leur déjeuner par de belles figues, dont toutes les semaines j’achetais une mesure.

Ils mangeaient à leur faim : à midi c’était la galette avec l’huile d’olive fraiche et des figues, ou des nouilles ou un plat kabyle quelconque ; le soir c’était le couscous aux légumes  secs ou verts, selon mes moyens, le samedi ils avaient toujours leur morceau de viande.

Je m’étais procuré de la laine noire pour tisser un burnous, mais je n’en eus pas assez et je la recédais aux Sœurs. J’avais essayé d’acheter de l’huile pour la revendre au moment où elle coutait le plus chère, mais je crois avoir été volée par le neveu de Lla Djohra, car je n’ai pas retrouvé le compte, le jour où j’ai voulu l’écouler, ce qui fait que je n’ai gagné que ma peine.

Cette année que j’ai passée en Kabylie me déçut, j’y rencontrai beaucoup de jalousie et de mesquinerie. Je pensais que les chrétiennes étant toutes comme des étrangères, nous serions solidaires et fraternelles, or je n’ai vu que méchanceté, envie, mensonge, injustice et calomnie. Aussi j’écrivis à mon mari de venir me chercher dés que possible.

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Photo Akhoufi et étagères Murales

Belkacem arriva au courant de juillet je dis au revoir à Taïdhet que j’avais vue souvent durant cette année, à tous les parents du village d’en haut, et je partis pour Tunis avec ma belle-mère, mes enfants et mon mari, Paul seul demeura pensionnaire à Mengéleth

Ce fut encore un autre logement qui m’accueillit, Belkacem ayant loué dans une petite maison de la rue du Fossé trois pièces modeste je m’installai dans celle de Belkacem, et mes enfants et Lla Djohra se contentèrent de partager les deux autres avec la belle-mère de Loulou et Aldja-t-Kaci, la mère de lhossine-ou-Bouchachi, qui nous avaient devancés nous dûmes mettre un lit dans la cour, où nous dormions à tour de rôle, car nous étions à la saison chaude.

Le chef de mon mari proposa, pour moi, à Belkacem, une place au bureau, mais je n’y tenais pas mon mari, alors, écrivit aux Pères de nous renvoyer Paul, assez instruit maintenant pour faire un employé, encore que bien jeune : il venait d’avoir quinze ans.

Il arriva une nuit sans que nous l’attendions, et vint frapper à notre porte pendant notre sommeil. Et comme nous demandions qui frappait, il répondit : « Est-ce que vous ne connaissez pas Poupoul-ou-Amrouche ? » il était affamé, car il avait oublié ses provisions à Beni-Mançour, dans sa hate à prendre le train deux jours après, il rentrait à Feth-Allah (dans les chemins de fer). Il se levait à cinq heures, revenait déjeuner et repartait à une heure son père lui avait acheté un costume pour qu’il fut présentable.

L’été finit, nous déménageâmes de la petite maison, Loulou s’étant séparé de nous et c’est avec Lhossine-ou-Bouchachi que nous louâmes, dans le même quartier de BBab-Aléoua, une grande maison arabe : un vestibule , une belle pièce d’au moins huit mètres de long sur autant de large, plus une autre pour les enfants, Lhossine avait une chambre pour lui, et une toute petite pour sa mère dans le grand patio dallé, il y avait un puits d’eau saumâtre, et une citerne dont l’eau n’était pas buvable, mais bonne pour la lessive.

J’attendais un bébé malade et faible, je me sentais sans entrain ni appétit on fit venir le médecin, et il fût reconnu que j’avais de l’albumine. Une semaine après, je fis une fausse couche et me remis.

Jean fréquentait l’école de Bab-Aléoua, à deux pas de la maison, et Henri qui avait obtenu son certificat d’études à Ighil Ali, suivait les cours du collège, mais il était très en retard sur ses camarade, au point que le maître avait demandé si , réellement il avait son certificat d’études. Paul, lui, tout en allant au bureau, avait décidé de continuer à s’instruire.

J’avais appris par Paul qui s’était rendu dans mon village de Tizi-Hibel, avant son retour de Kabylie, que ma mère avait beaucoup baissé elle lui avait dit : « O mon fils, je mourrai sans avoir revu ta mère ! » Bien que nous fussions dans le besoin, parce que trop nombreux, je lui ai envoyé dix francs par la voie des Pères de Tagmount quelques temps après, le mandat était revenu à Carthage : ma mère était morte.

J’ai pleuré amèrement ma mère, car depuis 1912, je ne l’avais plus revue et ne lui ai été d’aucun secours. J’étais maintenant complètement coupée de mon village natal.

Résumé page 16

 

Photo : Akholkhaj Berbère en argent (bracelets de chevilles)

A Bab-Aléoua, habitaient aussi beaucoup d’employés du chemin de fer. Toutes ces familles avaient des enfants qui fréquentaient la même école que Jean. Celui-ci avait souvent mal aux dents, il était très maigre, mais très, très intelligent, tellement qu’il était toujours le premier de sa classe.

Ce quartier se révélait meilleurs que celui de la rue de l’Eglise, italo-sicilien, - le jardin de la rue des Moniquettes était spécialement mal famé.

Au mois de mai 1916, Paul qui avait quitté les chemins de fer, se présenta au brevet en juin, mais échoua. Nous travaillâmes, lui et moi, durant les vacances. C’est ainsi que j’ai lu tous les romans d’Alexandre Duma Père. En littérature, j’avais pu aider Paul : il eut en octobre une très bonne note (mais je ne saviais rien en science). Il fut reçu et même accepté à l’école normale d’instituteur.

Il y entra au mois d’octobre ; il était défrayé de tou : il avait un uniforme, des chaussures, mais il fallut fournir du linge, des chemises, des caleçons et des habits pour tous les jours. Bien que très intelligent, Paul était comme moi quand j’étais jeune : certaines matières du programme lui déplaisaient (le calcul et les sciences, notamment) mais il se classait toujours le premier en littérature française.

Jamais aucun des enfants n’a aimé ses frères autant que Paul les a aimés. C’était plus ses enfants que ses frères.

J’ai beaucoup corrigé Paul, plus que tous mes autres enfants, car il savait me mettre hors de moi ; lorsqu’il était petit.

Cette année là, il allait avoir dix sept ans. Il voulut, pendant les vacances, se rendre à Port-Gueydon, pour voir son parrain Habtiche. J’étais restée seule, à Tunis, avec Henri, Jean, Louis, Marie-Louise-Taos et Noël au berceau. C’était encore la guerre, et on commençait à faire la queue pour le pétrole et l’huile.

Paule revenu de chez son parrain, en Grande kabylie, nous donna de bonnes nouvelles : la belle famille s’était encore augmentée, mais Habdiche regrattait sa maison de Palestro.

En 1918, mon mari fut malade : un kyste dans les côtes. Il dut garder le lit plusieurs jours ; enfin l’abcès perça. Le syndicat réussit à nous obtenir une petite augmentation : les enfants touchaient une indemnité de six francs par tête. Nous avions reçu un rappel de douze ou treize francs. J’en prélevais trois cents pour acheter un peu de linge, des draps surtout. Je taillai six paires de petits draps pour les enfants, et quatre grands pour mon lit.

A cette époque, mon mari eut l’idée d’acheter la maison de la rue Rivière (rue des Tambourins dans le roman de Marguerite Taos) Nous ne possédions

que mille francs du rappel convertis en bons de la défense nationale. Lla Djohra nous avait  les bracelets et les fibules de sa fille, Rezlia, morte. Je n’avais pas une robe à me mettre sur le dos, sauf une blouse à carreaux noirs et blancs, et malgré cela nous achetâmes la maison qui était entre les mains d’un avocat juif nommé Burgel.

Paul était engagé dans les chasseurs d’Afrique. Il devait rejoindre Oujda. Lui du moins nous dit-il, pouvait choisir son arme. Il venait d’avoir dix huit ans, nous ne pûmes que nous incliner devant sa décision. La veille de son départ, il tint à ce que les petits fassent un bon repas : du couscous de semoule, avec de la viande et de la sauce vermeille comme celle d’Ighil Ali. Cette nuit là, ni lui, ni moi, n’avons dormi. Nous avions étendu une natte dans la cour, et nous restâmes côte à côte jusqu’à l’aube. Alors, il se leva, fit sa toilette, embrassa les petits les uns après les autres, embrassa son père, sa grand-mère ; je fus la dernière. Il emporta une petite valise où il mit quelques provisions, puis partit.

 

Ce fut le premier départ ! C’est de ce jour que j’ai retrouvé tous les poèmes et les chants d’exil de mon pays. Tout en berçant mon dernier-né,  JE BER9AIS MA DOULEUR ET LES LARMES COULAIENT LOURDES SUR MON VISAGE. combien j’ai chanté, depuis ! combien j’ai pleuré ! je me demande comment mes yeux voient encore clair, après toutes les larmes que j’ai versées.

C’est seulement le 1er novembre 1918 que nous prîmes possession de la maison de la rue Rivière, car elle était louée, et le locataire refusait de sortir.

Les enfants, Henri et Jean, étaient allés emprunter une petite carriole, et toute la journée ils avaient fait des voyages, transportant tout ce qu’ils purent. Je crois que seuls les lits et le buffet, ainsi que la commode, furent chargés sur l’« araba » que nous avions louée ; à la nuit close, nous prîmes une voiture, et les tout petits, mon mari et moi nous y montâmes  pour entrer enfin cette fois dans une maison à nous, où personne ne nous dirait que nous étions de trop et devions sortir !

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Photo: Famille Amrouche à Tunis

  Nous embarquâmes le 23 juin 1936 pour la France où Paul avait loué un grand pavillon pouvant nous contenir tous. Et nous fûmes reçus d’une façon princière. L’année d’après, nous retournâmes pour l’exposition de 1937, et j’ai gardé de cette maison, de ce jardin où il y avait tant de roses de toutes espèces, de toutes couleurs, un souvenir de bonheur, de prospérité, d’abondance, que je n’oublierai jamais. Louis vivait avec Paul, et lui aussi profitait de ce beau cadre. Je revois la belle « Hamilcar » rouge, et Paul la conduisant.

Nous repartîmes fin aout, car je n’étais pas tranquille pour notre maison de Rades laissée en garde à des gens en qui le n’avais pas confiance.

Paul nous conduisit à la gare de Lyon. Il n’est pas entré dans la gare, car il n’a pas quitté sa voiture. En nous séparant, comme je l’embrassais, il me dit : « dans deux ou trois ans vous reviendrez, vous trouverez du changement ! ». Je ne l’ai plus revu. Jeanne, sa compagne, et lois, nous avaient retenu nos places. Quand Louis m’embrassa, je remarquai qu’il appuyait très fort ses lèvres sur ma figure. Je ne l’ai plu revu.

Marie Louise était restée à paris.

Au mois d’octobre 1937, jean fut muté à Tunis. Depuis les événements se

 

précipitèrent. Noël, follement engagé pour cinq ans dans l’armée, après de graves incartades, contracta la tuberculose, ce fléau qui avait ravagé, à Ighil Ali, la famille Amrouche. Louis contaminé, mourut le premier, le 20 aout 1939, au sanatorium de Brévannes.

Paul nous télégraphia la terrible nouvelle. Jean prit l’avion pour assister aux obsèques. Paul, selon le vœu de mon mari, se disposait à ramener le corps à Ighil Ali, quand la guerre éclata. Ce n’est que le commencement du malheur. A la défaite de la France, aux bombardements, à l’occupation, à la misère, à la faim, s’ajoutèrent pour nous deux nouveaux deuils : Paul, mort pendant l’exode, le 16 juin 1940, et Noël, à l’hôpital, le 10 juillet 1940 (les frères morts ou dispersés et ses parents ne pouvant être prévenus, Noël fut enterré dans une fosse commune). Ce double coup  nous atteignit la même semaine.

 

Et pourtant, cette époque oppressante de l’avant-guerre avait été éclairée par une œuvre qui nous tint en haleine pendant des mois, Marie-Louise-Taos, Jean et moi : la fixation en langue française des chants berbères hérités des ancetres qui m’avaient permis de supporter l’exil et de bercer la douleur. C’était une telle joie de voir enfin mes enfants se passionner pour ce patrimoine. Parmi les amis de Jean, professeurs comme lui au lycée Carnot de Tunis, qui venaient manfer le couscous et cueillir nos oranges, Armand Gilbert fut celui qui s’associa le plus étroitement à cette quête, car c’est lui qui édita dans sa collection Monomotapa le recueil traduit par Jean. – Chants Berbères de Kabylie – qui obtint le prix de Carthage.

La guerre n’empêcha pas Marie-Louise d’avancer dans la voie qu’elle s »était ouverte : après avoir chanté les chants berbères transmis par moi au congrès de Fès, elle fut appelée en Espagne, à la Casa Velasquez, en mai 1941. C’est là, à Madrid, qu’elle rencontra son mari, le peintre André Bourdil. Juste avant le débarquement américain, elle quitta l’Espagne, pour rades, enceinte de sa fille Laurence, et accompagnée d’André.

Quant à Henri, avec sa femme et ses jumeaux, il avait passé la ligne de démarcation pour se refugier chez nous, à Rades.

Jean divorcé et remarié à Suzanne, se replia à la maison, abandonnant son appartement de Tunis, sur le port, trop exposé aux bombes.

Pendant les heures douloureuses de l’occupation, au moment où le danger fut grand, le Bon Dieu dans sa miséricorde avait groupé tous mes enfants VIVANTS autour de moi. Si nous avions dû mourir, nous serions morts tous ensemble.

Depuis, la paix est revenue, l’Allemand a été chassé et battu. La famille s’est de nouveau dispersée, chacun selon sa chance.

 

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Photo la famille à Rades

 

  • 📷 La famille Amrouche incomplète à Radès près de Tunis : Le père Belkacem,Marcel Reggui, un ami de la famille, Noël-Saadi , Jean El Mouhouv, la petite Monique et le petit Marcel ( enfants de Paul Mohand-Said ) et René-Malek. Cliché rarissime et non daté !

 

    Mes tresses brunes sont devenues blanches. La grande maison s’est vidée de tous ses habitants, et c’est seule avec mon compagnon de route que j’ai fêté mes quarante sept ans de mariage.

Je suis allée à Ighil-Ali après huit ans d’absence : beaucoup, beaucoup de tombes, tant parmi nos parents et connaissances du haut village, que parmi les ménage chrétiens (Merzoug, Chlili, Saïd Guâmara, sa mère et sa sœur), trois maisons sont fermées, et avec la notre, quatre.

De la demeure ancestrale que j’ai revue de loin, il ne reste que des ruines vides ; les volets de l’étage où j’ai cru vivre toujours, il y a quarante ans, pendent lamentablement, et de cette famille Amrouche, il ne reste que le grand-père Ahmed. Et je suis répété :

« Vanité des vanités, tout n’est que Vanité, sauf Dieu et le peu de bien que nous aurons pu faire ! »

Je suis revenue dans cette maison de Rades où j’ai commencé ma vingt-deuxième année d’existence, avec le désir de repartir là-bas, dans la maison abondonnée d’Ighil-Ali. Me serra-t-il accordé de le faire ? C’est le secret de Dieu.

Je ferme maintenant ce cahier où j’ai consigné le résumé de ma vie.

J’ai écrit en un mois. Nous sommes le 28 août, j’ai fait vite, sait-on jamais ?

Je suis vieille, fatiguée, mais j’ai gardé mon âme d’enfant, prompte à vouloir redresser les torts et défendre les opprimés.

Je n’ai plus revu mon école, je ne sais ce qu’elle est devenue, mais, dans ma mémoire, il y a toujours l’image enchantée de ma jeunesse. Je revois toujours le chemin fleuri, les églantiers, les chèvrefeuilles et les guirlandes de clématites, la cascade aux eaux écumantes, les berges fleuries de mon ruisseau, et les tapis de boutons d’or.

     En entendant, les nuits d’été, chanter les grenouilles, je revois le jardin de La Varenne-Saint-Hilaire, et ses rosiers grimpants.

Je puis dire avec le père :

« En ce jour, en ce lieu, un jour, je fus heureuse »

J’oubliais mon jardin de Toujal, avec sa tonnelle de raisins et Fort-National à l’horizon, avec ses tuiles rouges et ses remparts blancs.

Je viens de relire cette longue histoire et je m’aperçois que j’ai omis de dire que je suis restée « la Kabyle » : jamais, malgré les quarante ans que j’ai passées en Tunisie, malgré mon instruction foncièrement française, jamais je n’ai pu me lier intimement ni avec des Français, ni avec des Arabes. Je suis restée, toujours, l’éternelle exilée, celle qui, jamais ne s’est sentie chez elle nulle part.

Aujourd’hui, plus que jamais, j’aspire à être enfin chez moi, dans mon village, au milieu de ceux de ma race, de ceux qui ont le même langage, la même mentalité, la même âme superstitieuse et candide, affamée de liberté, d’indépendance, l’âme de Jughurta !

A mon fils Jean, je dédie ce cahier : pour lui j’au écrit cette histoire, afin qu’il sache ce que ma mère et moi avons souffert et peiné Pour qu’il y ait Jean Amrouche, le poète berbère.

 

                                                1er août – 31 août 1946

                                                              Maxula-Rades.

 

EPILOGUE

Photo: Taos et Jean

 

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Photo: Taos et Jean

                                                                                          Paris, le 16 juin 1962

 

        Ceci est l’épilogue de l’histoire de ma vie que j’écrivis à Maxula-Rades, au mois d’août 1946, en souvenir du cinquantième anniversaire de ma sortie de l’école de Taderth-ou-Fella, en Kabylie. Je dédiais ce récit à mon fils Jean, auquel je le confiais. J’avais essayé de l’ouvrir à Ighil-Ali, en 1953, mais je compris que cela déplaisait à Papa, et, comme je ne voulais pas le chagriner, je remis le cahier dans son tiroir dont seul, il avait la clé pendue à la chaîne de sa montre.

        Cette suite, je la dédie à ma fille Taos, Marie-Louise Amrouche, en souvenir des

 

ancêtres, de la vieille maison abandonnée, en souvenir du pays kabyle que nous ne reverrons sans doute pas.

        En souvenir de son père et de ses frères morts, je lui lègue tout ce dont j’ai pu me souvenir, ces lignes si maladroites, car ma vue baisse de plus en plus, et mes mains tremblent, et il me faut faire des efforts pour écrire de façon lisible. J’ai eu tant de malheurs !

 

        Quand j’écrivis le début de cette longue histoire, c’était en Tunisie, dans la villa de Rades, à six kilomètres de Tunis. Mais à force d’économie et de privations, nous avions construit au village natal une maison (en 1913 à Ighil-Ali).

        Les enfants, ma belle-mère Lla Djohra et moi, nous venions y passer les vacances ; c’est ce pays qui a inspiré à Taos les passages de son livre (rue des Tambourin-1960) qu’elle situe à « La source des pélerins » - Thala-el-Hadj », jardin de montagne de grand-père ahmed.

        Mon mari avait toujours voulu revenir finir sa vie dans son village natal. Au moment de saretraite en 1935, notre plus jeune fils René faisait encore ses études : nous dûmes rester pour lui permettre de les terminer. Tous le

s grands avaient déjà quitté la maison pour Paris où ils s’étaient établis.

        Après la guerre de 39-40, la maison s’étant vidée, nous pûmes songer à retourner en Kabylie. Tous les enfants étaient partis, les uns morts, les autres en France. En 1953, nous trouvâmes enfin, par miracle, un acquéreur pour notre maison de Rades.

René venait d’être nommé journaliste à Radio-Tunis. C’est le 15 mai 1953 que nous pûmes quitter la Tunisie. La compagnie de chemins de fer offrit un wagon gratis pour notre déménagement. Nous arrivâmes à Ighil-Ali. Pendant notre dernière absence, qui avait été longue, beaucoup de nos parents étaient morts : Lla Djohra et son frère Hemma avaient disparu, mais le vieux grand-père Ahmed vivait toujours, bien que paralysé des jambes. Sa femme zahra s’occupait de lui ; elle s’efforçait de le tenir propre, bien qu’elle fût elle-même malade. Elle disait : « son nom est grand. Il ne faut pas qe les visiteurs le trouvent déplaisant à voir».

        Nous nous installâmes chez nous, dans les deux pièces de l’étage ; celles du bas servir d’atelier. Belkacem y plaça son établi de menuiserie, avec tous ses outils et ses matériaux.

        Il fit bâtir des cabinets près des escaliers, mettre l’eau courante et l’électricité.

Il fit redresser la clôture, crépir les murs de façon que nous fussions bien chez nous. Nous préparions nous même notre cuisine, car le papa n’aimait pas les curieux. Le village était bien achalandé : le boulanger nous apportait le pain à domicile. Nous finîmes très bien cette année 1953. Le soir, nous nous promenions sur la route, parfois jusqu’à l’école, en direction de la gare.

        Mais c’était trop beau. En 1954, commença la guerre d’Algérie.

Résumé page 201

 

Photo :  T’lam edh weghriss

 

LA GUERRE D’ALGERIE.

 

 

Dans la même semaine mourut El Mouhouv-ou-Ouari. Moi j’étais couchée avec une forte bronchite et ne pus assister aux obsèques. Charlotte, venue d’Alger, me rendit visite : nous eûmes une discutions à propos d’Henri ; elle repartit pour Alger sans nous faire ses adieux.

        Nous vécûmes presque paisibles ces années 1954 et 1955. Mais le feu couvait depuis l’affaire d’Arris et des maîtres d’école assassinés. Dans les mines, dans les fermes,  régna le désordre. L’armée s’installa petit à petit dans les villages, le maquis se constitua. Il y eut le couvre feu à sept heures du soir, et des tueries des deux côtés.

        En février 1956, les pères Blancs déclarèrent que les ménages chrétiens devaient quitter leur demeure, car on risquait de les massacrer. Dans l’affolement général, il fallut partir n’importe où.

        Comme tous les hivers, j’étais couchée. Je dus me lever, faire mes valises, et, le lendemain, après avoir donné aux Sœurs toutes mes provisions, je montai, avec Sœur Suzanne, sur le camion d’Hubert. Dans ce camion, avaient pris place les Ouari qui rejoignaient leur fille, et Zahoual, qui allait à Tizi-Ouzou.

        Il ne restait au village chrétien d’Ighil-Ali que Marie Rose, la mère d’Hubert, et le postier. Le lendemain, nous prîmes l’avion à dix heures du matin, à Maison Blanche ; à treize heures, nous étions à Paris.

C’était le début février 1956.

        Depuis la disparition des enfants, nous étions revenus en France à plusieurs reprises : en 1949, pour le cinquantième anniversaire de notre mariage – Jean s’était tout juste installé au boulevard Malesherbes. Nou étions passés par Manosque où nous avions vécu quelques semaines chez Marie-Louise-Taos où je fis la connaissance de Jean Giono. Nous fêtâmes nos noces d’or dans la maison de compagne de Jean Amrouche à Sagé-sur-Braye, en même temps que le baptême du petit Pierre, le dernier-né de Jean.

        Quand nous débarquâmes chez Jean, en février 1956, par moins de 13°, avec une petite mallette, pour un temps indéterminé, notre fils ne put nous cacher que nous lui posions un problème. Nous accueillir pour les vacances était une chose, nous garder pour toujours, une autre. En ces circonstances troublées, nous fûmes piqués au vif que Jean nous suggéra d’envisager une installation indépendante à Paris.

J’allai trouver ma fille et la mis au courant. Elle offrit de nous prendre chez elle, mais au bout de quelques semaines, nous préférâmes nous installer à Sargé. On y passa l’été et l’automne.

On nous écrivit d’Algérie que la famille du postier était revenue à Ighil-Ali, et mon mari, rassuré, décida de repartir. Il fit les démarches nécessaires, obtint les papiers qu’il fallait. U mois de février 1957, nous reprîmes l’avion pour Alger, malgré l’apréhension de nos enfants, surtout Jean.

       En posant les pieds sur le sol d’Algérie, je dis : « Adieu la France ! » Mon mari me répondit : « il ne faut jamais dire « fontaine, je ne boirai jamais plus de ton eau ! »

Nous vécûmes de mars 1957 à octobre 1958 dans les transes de la guerre ; la population était en butte aux mauvais traitements de l’armée ; les maquisards faisaient des sabotages, la nuit, le matin, l’armée forçait les populations à les réparer. Il y avait du malheur chez les civils des deux camps, et mon mari maigrissait à vue d’œil.

Le jour le plus dur fût celui où l’armée l’avait pris dans une rafle, au moment où il allait acheter le pain. Il fût mené à l’école avec tous ceux qui avaient été trouvés dans la rue, une fusillade ayant éclatée au cimetière, l’armée avait défendu à la population de sortir des maisons ; les soldats ramassèrent tous ceux qu’ils rencontrèrent. Cet homme de quatre-vingts anas du rester debout, au soleil, de dix heures du matin à huit heures du soir. Moi, j’étais sortie sur la route comme une folle ; de toute la journée je ne rentrai chez nous, je ne bus ni ne mangeai.

       L’année 1957 prit fin tant bien que mal ; l’armée s’éttait installée à l’école laïque. Les pères avaient rouvert leurs écoles, mais le couvre feu restait fixé à huit heures,et ceux que les soldats rencontraient dans la rue étaient abattus. C’est ainsi que que quatre jeunes furent ramassés  un matin avec une balle dans la peau. Tout cela affaiblissait mon mari chaque jour.

Taos : je tiens de ma mère qu’à cette époque mon père reçut une nuit les encaisseure du F.L.N, venus lui réclamer sa participation. Mon père ouvrit le tiroir de la commode et leur présenta son titre de retraite. Voyant la modicité de sa pension, ils se retirèrent, confus avec ces mot : « a3fou yagh a 3ammi Belkacem ! » (Pardonne-nous, oncle Belkacem!) M.T.A

 

Résumé page 204

 

Photo : Taos avec sa vieille maman

LA DISPARITION DE BELKACEM OU-AMROUCHE

 

 

Nous vivions aussi soucieux et inquiets l’un que l’autre. Puis vint le jour où nous reçûmes la nouvelle de la mort d’Henri. C’était la veille de la Toussaint. Je n’ai jamais entendu mon mari pleurer avec un tel désespoir : il était inconsolable. Il eut une crise de foie et vomit tout ce qu’il avait mangé. Il n’avait plus de dents et avalait sa nourriture sans la mâcher.

Je l’attendais toujours devant la porte, quand il était en retard. En entrant, il me disait : « on ne te changera jamais ! » Et j’étais si contente de le voir rentré, que je ne répondais rien.

Parfois, la nuit, lorsque je me réveillais, je l’appelais si je ne l’entendais pas respirer : « Amghar ! » (-Maitre ou Vieux- : c’est ainsi que les femmes s’adressaient à leur époux. Le mot comporte à la fois la notion d’âge et celle du respect, associées dans une société patriarcale, comme celle des Berbères). Dès qu’il m’avait répondu, je me rendormais tranquille.

Même le matin quand il allait à la messe, j’étais engoissée jusqu’à son retour. A cette époque, dans le village chrétien, il n’y avait que le postier et sa femme, sa mère. Hubert et sa mère, Marie-Rose, ainsi que deux familles musulmanes qui avaient loué les maisons vides de Blanche et Marie Ga3mara. C’est dire combien l’ambiance était sinistre ! Toute la nuit nous tremblions dès que nous entendions un bruit. Malgré la serrure et le verrou, nous avions peur de tout et de l’inconnu.

         Le 3 janvier 1959, c’était un samedi. Le soir, mon mari avait achevé la lecture de son journal devant le poêle, à la lueur de la petite lampe à pétrole, car on avait abattu les poteaux électriques. Toute la journée, il avait été dehors, chez les marchands du village, chez Hubert. Au moment du couvre-feu, il était venu m’embrasser pour me dire bonsoir, et il se mit au lit en me disant : « je vais vite m’endormir.»

Il s’était soigneusement rasé pour se rendre à la première messe, et il s’était endormi.

Au bout de deux heures, je l’entendis se lever et me dire : - « J’étouffe ! J’étouffe !: « Sors prendre l’air sur le balcon. » Je l’endis encore dire : « J’étouffe ! »

Il alla du coté de l’escalier, aux cabinets ; je l’entendis encore, puis, plus rien…Et je m’inquiétai. Je me leva en chemise et pieds nus pour savoir la raison de ce silence. Je le trouvai assis sur le siège. Je criai : - « Amghar ! Amghar ! » pas de réponse. Je le tirai par la main et essayai de le soulever, mais il était trop lourd. Je le lâchai et courus à la fenêtre de la cuisine en appelant René Zahoual.

-« René, vient vite ! M. Amrouche se trouve mal, j’ai peur ! »

René fit le tour et j’allai lui ouvrir la porte de la rue. Il prit mon mari ans ses bras et le coucha dans son lit.

-« Faut-il aller chercher le docteur militaire ? »

Mais il avait senti que le cœur avait cessé de battre. Il appela sa mère qui me tint compagneie. Pendant la nuit je me levai plusieurs fois pour voir s’il n’avait pas froid, et je tirai sur lui les couvertures, mais il n’avait plus besoin de rien.

        Au matin, le bruit s’étai

t répandu dans le village. Pour moi, j’étais abrutie, je ne comprenais rien. Je vis la maison se remplir des parents du haut village.

Hubert avait chargé l’armée de télégraphier aux enfants de Paris, pour qu’ils viennent assister aux obsèques, mais personne n’a répondu. (Aucun télégramme ne parvint jamais à Paris. C’est quinze jours après, que les enfants Amrouche apprirent, par recoupement, la mort de leur père.)

C’est le lundi soir que mon compagnon de soixante années me quitta pour toujours. Pendant deux jours et deux nuits, ce fût un défilé de parents qui ne voulurent pas me laisser seule, mais qui parlaient de leurs affaires personnelles.

J’allai chez Marie-Rose, la mère d’Hubert, et lui demandai asile en attendant des nouvelles de France. Elle accepta. Je fis porter chez elle un petit lit, des couvertures. Je vécu chez elle du 6 janvier au 6 février 1959, date à laquelle je partis pour la France en compagnie de Mère Louis de Carthage. C’est elle qui ouvrit le tiroir de la commode, qui me remit les papiers de la retraite, et l’argent qu’elle y trouva. Quelques jours avant sa mort, le Papa m’avait dit : - « tu vois cet argent ? Prends en soin, c’est ta réserve pour le cas où je viendrais à te manquer.»

Je pensais en moi-même : - « Je mourrai avant toi, et je n’aurai pas besoin de tout cela.» Car j’avais toujours été la plus fragile.

Mais l’homme propose et Dieu dispose.

Résumé page 207

 

Photo : Maison des Amrouche récemment restaurée.

 

LE DERNIER DES EXILS ET LE DERNIER DES ADIEUX.

 

         La maison fermée, j’attendais les nouvelles de Paris. Elles arrivèrent enfin.

Mère Louis de Carthage avait écrit à Nice, à mon fils René. Celui-ci demanda par lettre à mon petit fils Marcel de me recevoir chez lui, à Alger, en attendant que lui-même vienne me cherche. Naturellement, les frais de voyage m’incombaient, mais j’avais pour les assumer l’argent laissé dans le tiroir par le Papa. Je dis adieu à cette maison dont mon mari avait fais un bijou et que tout le village nous enviait.

        Je revois encore Belkacem, quand les gamins du voisinage, en jouant à la balle, avaient Sali le mur soigneusement crépi et blanchi à la chaux : il prenait une éponge et un sceau d’eau et lavait les taches, en maugréant après les gosses.

        J’allais donc, avec les sœurs, remplir mes valises. Je remis tout en ordre, minutieusement, dans la « grande malle », mais j’eus le tort de ne pas détruire la correspondance. (cette correspondance familiale, qui comporte des lettre de Jean Amrouche, m’a été fort obligeamment adressée sur ma demande par les sœurs d’Ighil Ali. M.T.A).

        Je fermai les portes après avoir donné aux sœurs même les vieux journaux qui, me dirent elles, serviraient à chauffer leur soupe, et je partis pour Alger avec la Mère. Nous allâmes coucher chez les sœurs, à El-Biar. Le dimanche suivant, Charlotte vint me chercher ; je pense être restée chez elle deux ou trois jours avant l’arrivée de René. Je fis mes adieux à la Mère, après lui avoir payé ses frais de voyage. René me rejoignit enfin. La mère m’avait remis mes papiers. charlotte ne voulu pas accepter de défraiement pour mon séjour chez elle. Nous prîmes l’avion passant par la Corse. Et nous descendîmes à Nice.

        A l’époque, je me faisais beaucoup d’illusions : je pensais retrouver un foyer après celui que j’avais perdu. Je me disais : j’ai perdu mon mari, ma maison, mon pays, mais j’ai mon fils.

        Je ne tardai pas à déchanter. J’avais remis à René ce qui me restait de l’argent. Les premiers jours, René parut content de m’avoir avec lui, mais sa femme, mal remise de ses couches appela près d’elle sa grand-mère – « Mama Odette » – pour qu’elle tienne son ménage, et la maison fut pleine…

        Après maints conciliabules, il fut décidé que je quitterai Nice pour paris. Jean débarqua pour me prendre en charge. Il me dit : - « Maman, ma maison c’est la tienne ; tu partageras la chambre de mon petit Pierre. » Je partis donc avec Jean, mais je préférai, pour commencer, aller habiter chez Marie-Louise-Taos ; j’y restai de mars à juin, date où Suzanne, la femme de Jean vint me chercher pour me conduire à la maison de Sergé-sur-braye, où je passai les vacances avec ma fille.        

        Il va y avoir bientôt quatre ans que ces faits se sont produits. Mes intérêts furent pris en charge par Jean et Marie-Louise-Taos qui m’hébergèrent et veillèrent sur moi tour à tour. Je m’en remis entièrement à eux, ayant toujours vécu sous la tutelle et la protection de mon mari qui ne voyait que par mes yeux.

J’ai vécu ces années, allant de l’un à l’autre de mes enfants, mais le malheur a frappé encore à ma porte : après plus de quatre ans, c’est Jean qui part à son tour.

        Octobre 1958, Henri : janvier 1959, son père ; avril 1962, c’est Jean. Depuis août 1939, cela fait cinq de mes fils, et leur père : six deuils qui me frappent, et je survis à tous ces malheur.

        Parfois, je me demande quel genre de mort je pourrais choisir pour disparaitre sans souffrances, sans me voir mourir par étape, comme les paralysés.

Puis je me dis que je puis encor être utile à ma fille, et j’essaye de la consoler un peu. Je voulais lui laisser le plus de poèmes, de proverbes, de dictons…Ah ! elle est si jolie la langue kabyle, combien poétique, harmonieuse, quand on la connait…

Les hommes de chez nous sont si endurants au malheur, si dociles à la volonté de Dieu, mais on ne les comprend vraiment que si on entre dans cette langue qui me fut un réconfort tout au long de mes exils.

        Aussi j’adjure ma chère fille d’avoir de la patience et de savoir, selon la sagesse kabyle, remettre les choses entre les mains de Dieu.

Son père répétait : « L’homme se démène, mais Dieu le mène ! ».

Pour elle, j’ai voulu tracer, - d’une façon bien maladroite – cette formule de vie :

« Patience et courage ! Tout passe, tout s’évanouit, et tout roule dans le fleuve de l’éternité. »

FIN

ANNEXE I:

 

Note personnelle du transcripteur:

A la fin de son poème « ME VOILA » dédié a ses enfants, elle écrit :

 

"Je pleure, mes yeux n’ont pas de répit.

Soir et matin je pleure

Les enfants dont s’est retirée la vie :

Seghir, l’arbre de douceur

A la taille flexible ;

Saâdi, le petit oiseau

Qui sur les branches d’un pêcher

Chantait du matin à la nuit

Et Mohand, le lion

Qui a emmené ses frères.

 

La tempête est arrivée

Et le tonnerre, les éclairs et le vent,

La tempête d’été

Qui les a tous trois déracinés,

Tous les trois la même année.

Depuis la frayeur m’habite, je ne suis que tremblement :

Si j’ai un ami qu’il pleure !"

 

Et moi en synthétisant sa vie, j’ai pleuré, non pas parce que Fadhma a pleuré tous ses malheurs et les aléas de toute une vie faite de difficultés diverses ;

mais j’ai pleuré mes ancêtres qui ont fait face à des difficultés encore plus exacerbées, une vie d’airain, de privations de misère, de conflits, de tueries et d’efforts surhumains pour surpasser toute cette somme de contraintes et arriver à édifier des villages entiers et dompter la nature pour se ‘’sustenter’’ et faire vivre leurs familles.

NB/ les 7 poèmes dédiés à ses enfants traduits, par sa fille Marguerite-Marie- Louise- Taos, suivront en anexe qui clôturera ma synthèse de « L’histoire de ma vie.»

Pour cela ;

Je tiens tout particulièrement à remercier :

  • Mon ami Dahmane Dahmani qui m’a prêté pour lecture ce magnifiqueouvrage.

Je l’ai parcouru passionnément d’une traite en trois jours.

NB/ Samir, il sera à ta disposition pour sa lecture au moment qui te convient.

  • Je remercie aussi mes ami(e)s qui on parcouru au fil de leurs publications, mes

résumés sous forme de commentaires sur FB.

J’ai choisi de reproduire l’épopée de cette grande Dame, réécrite quotidiennement pendant 13 jours sous une forme synthétique afin d’une part, dépasser la lecture fastidieuse d’un ouvrage volumineux en réduisant le volume de lecture et amener nos enfants à porter un regard sur notre passé ;

d’autre part,  mettre sa lecture à la portée de nos ami(e)s, astreint(e)s par leur quotidienneté, soit entre deux lessives, deux vaisselles ou dans le parcours à l’embauche ou à la débauche, et raviver la mémoire de certains de mes proches et ami(e)s…vétérans et séniors ;

Je leur dédie cette histoire passionnante de toute une époque, très dure, mais qui a forgé de Grandes Dames et de Grands Hommes.

Je cite globalement,

Meriem, Siheme Sophie, Lila, Sam, Wardia, Yamina, Mouloud, Dahmane, Ahmed, Samir, Rachida, Mustapha Kirat, Mohamed Taja, et tous les autres…qui n’y figurent pas m’excusent et rajoutent leur nom)

se reconnaitrons dans cette histoire, pour en avoir vécu certaines scènes d’époque, ou alors ne serait-ce que par souvenirs narrés par leurs parents dans leur enfance ou par sublimation de faits et/ou d’images, enveloppée par le voile du temps.

N’oublions surtout pas, et, ne laissons pas notre identité et notre histoire se faire charriér par la crue de notre égoïsme et notre égocentricité.

Les legs de nos anciens se diluent par petites bribes dans les méandres de notre indifférence.

Nous nous surpassons dans l’occultation de notre passé, en se faisant forts d’y coller des barbarismes tels que:

‘’nostalgiques’’, ‘’ringards’’, ‘’vieux jeu’’, ’’périmés’’ à ‘’habess’’ et tous ces adjectifs débiles que nous forgeons comme des cuirasses pour revêtir nos tares et cacher nos indigences… intellectuelles, notamment.

Syndromes de sous développés et d’acculturés quand il nous tiennent !

 

Voilà donc le véritable parcours et la vie d’airain auxquels ont fait  face nos aïeux pour forger une communauté, une identité et une GENERATION, digne, respectable et respectueuse.

        Si aujourd’hui, nous nous grisons dans l’aisance que nous offrent la modernité et les nouvelles technologies, faisons un ‘’replay’’ sur leurs souffrances et témoignons leur notre

  • PLUS GRAND RESPECT,

  • NOTRE RECONNAISSANCE et

  • NOTRE GRATITUDE.

Souvenons nous que c’est, bon gré, malgré, qu’on l’admette ou non, grâce à eux que…

         Je rends hommage et une pensée pour cette grande Dame et à cette grande famille, d’intellectuels mondialement reconnus, qu’elle a su façonner dans l’argile et le moule de la culture en générale, et dans celle ancestrale en particulier.

Omar Bouazza

omarbouazza2@yahoo.fr

 

ANNEXE II:

LES POÈMES DÉDIÉS A SES ENFANTS

 

Photo : Allée Fadhma Amrouche 1882-1967

‘’En 1940, cruellement éprouvée par la mort de ses trois fils, Louis, Paul, Noël, Fadhma Ma,sour Amrouche, trouva un soulagement à sa peine en recourant d’instinct, comme les aèdes, les « Clairchantants inconnus» dont elle était issue, à l’improvisation poétique, dans sa langue maternelle.

        C’est alors qu’elle composa sept poèmes, dont cinq à la mémoire de Paul (Mohand le Lion), Louis (Seghir l’arbre de douceur), Noël ( Saâdi le petit oiseau)et deux autres poèmes  destinés à protéger sa fille, alors pensionnaire de la Casa Velasquez, à Madrid, et à qui elle écrivait inlassablement, lui envoyant tout ce que sa mémoire pouvait encore recéler de la sagesse de aïeux et que, faute de temps, ni son fils jean, ni sa fille, n’avaient encor fixé : ces contes, poèmes, légendes, proverbes et chants traditionnels dont elle était la dépositaire, et qu’elle a tenu à léguer à ceux de ses enfants qui avaient le plus le culte du passé.

        Ce sont ces sept poèmes que sa fille Taos recueillit de ses lèvres, traduisit en français durant  son séjour en Espagne, et publia vingt-cinq ans plus tard, en appendice, dans « le grain magique ».

        Voulant rassembler tout ce que nous laisse Fadhama Ath Mansour Amrouche , tant en Français qu’en Berbère, il nous a paru naturel de joindre ces poèmes à ses mémoires. »

 

NE SOIS PAS IMPATIENT

 

Ne sois pas impatient

Puisque Dieu est là.

 

Comme aujourd’hui la tristesse nous sera enlevée.

L’hiver passera tel un vilain songe,

Les froids nous quitteront

Et les nuages, les pluies et les vents.

L’herbe repoussera

Les prés en deviendront tout verts

Et fleuris de fleurs entrouvertes

Et des troupeaux y viendront pâitre.

 

L’été nous sera rendu

Et la terre se fera toute chaude.

Dans les plaines mûriront les blés

Et les fellahs n’auront plus faim.

Les oiseaux chanteront encore

Dans les arbres, entre les feuilles.

Les abricots et les pêches, les pommes et les mûres,

Les poires et les figues

Et toutes les richesses

Qui emplissent le monde,

Dieu les a données à ses créatures.

 

Mais Il leur a Dit :

Vous devrez travailler.

Il leur a donné la mort, la vieillesse et l’exil,

Les maladies et les pleurs

Afin qu’ils thésaurisent le bien

Et se présentent à Lui les mains pleines, après avoir couché dans le froid de la tombe

Qu’emporterons-nous des biens de la terre ?

Nous les laisserons à des héritiers.

Et nous nous en irons les mains nues

De ce monde éphémère,

Car n’est éternelle que la Face de Dieu.

Et dieu leur a dit :

Si vous semez le bien

Je vous recevrais dans mon paradis.

Ceux qui ont eu faim seront rassasiés,

Et ceux qui ont pâti connaitront ma joie.

Ceux qui ont eu froid Je les Vêtitai,

Et ceux qui ont pleuré auprès de Moi riront ;

Ceux qui sont séparés se retrouveront

Dans mon paradis, le seul éternel.

Ne sois pas impatient, ne désespère pas :

Un jour nous verra sous la face de Dieu.

 

JE SUIS COMME UN AIGLE

 

        Je suis comme un aigle blessé

L’aigle blessé entre les ailes.

Tous ses enfants se sont envolés

Et lui ne cesse de pleurer.

Pitié, ô maître des vents,

Venez en aide à ceux qui souffrent.

 

Je suis comme l’aigle des montagnes,

Sur la roche le plus haut dressée.

Il passe ses nuits à observer le ciel

Espérant découvrir, parmi les étoiles,

Le visage de ceux qui se sont envolés.

Je prie Dieu et les amis de Dieu

Pour que lui paraissent en rêve

Les enfants qui se sont allés,

Pour qu’il les voie dans l’autre vie, alors, peut-être, il connaitra la paix.

 

GENIES DE L’OCCIDENT

 

Génies de l’Occident, soyez favorables

A mon enfant qui vient vers vous

Etendez sur elle votre protection.

 

Ses cheveux sont comme l’aile du corbeau

Ses prunelles et ses sourcils plus noirs encore,

Et ses grands cils recourbés.

 

Sa chair est pareille aux roses épanouies

Sur lesquelles s’est posée la rosée, alors qu’il faisait encore nuit.

 

Sa bouche est une grenade,

Une grenade entrouverte,

Et ses dents un collier de perles.

 

L’ambre de son cou est si clair,

Qu’il devienne transparent quand elle boit.

L’on croit y voir l’eau courir.

 

Ses mains sont toutes menues

Comme celle d’un enfant,

Elles ont la douceur de la soie.

 

Le Seigneur l’a crée pleine de grâce ;

Les jours où les bijoux rehaussent sa beauté,

Qu’Il veuille la préserver des regards malveillants.

 

O mon Dieu Prend soin d’elle et Comble-la de joie.

Ouvre-lui grandes toutes les et les voies.

Peuple sa solitude, Rend lui léger l’exil

Et Transfigure-la au regard de chacun.

 

SUIVRE LES AMES

 

Qu’on aimerait suivre les âmes

Au pays où elles s’enfuient.

Je marcherais, la nuit, le jour,

Et les cieux je parcourrais

Pour voir les bien-aimés

Qui m’ont laissée le cœur blessé.

           

Qui voudrait m’accompagner

Au pays où se trouvent les âmes

Nous irons à leur recherche

Et nous mêlant aux oiseaux,

Nous nous élèverons en plein ciel

Vers mes enfants bien-aimés.

 

Qu’on aimerait suivre les âmes

Au pays où elles s’enfuient.

J’irais à travers les cieux,

Cheminant avec les étoiles,

A la rencontre des bien-aimés

Par qui mon cœur est endeuillé.

O MON DIEU

 

O mon Dieu ait pitié de moi

Toi qui es le meilleur

Ta volonté doit s’accomplir.

 

Elle doit s’accomplir, je le sais,

Mais daigne me consoler

Toi Qui M’a tout Donné, Toi Qui M’a tant repris.

 

Seghir, pousse de grenadier,

Avait un parler si doux ;

Le oui fleurissait sur ses lèvres

 

Saâdi était un enfant

Plein d’insouciance

A la bouche chantante.

 

Mohand était l’aigle

Couvrant de ses ailes

Les enfants qui m’avaient quittée.

 

Oh ! Ce jour où ils eurent des ailes,

Où s’élançant dans l’espace

Ils prirent leur vol et me laissèrent !

 

HIRONDELLE

 

Hirondelle,

Bats des ailes et hâte-toi

Vers le pays où est ma fille.

          

A son coté repose-toi,

Appuie la tête sur ses genoux,

Prends toutes les peines de son cœur

Pour les jeter du haut des cieux

Au fond des mers,

Et laisse-la, dans son exil,

L’âme en fête !

 

ME VOICI

 

Me voici maigre, mon teint s’est assombri,

Je suis la feuille jaunie qui se détache et tombe.

Mes cheveux sont semblables à une toison blanche,

Mon sourire s’est flétri sur mes dents effondrées,

Et ma vue s’est tant obscurcie

Que je ne puis même distinguer une épine.

La mort de mes fils bien-aimés

A laissé mon cœur meurtri.

 

Me voici debout comme une ombre,

Ma taille s’est inclinée,

Je suis comme l’inconnu qu’une balle a frappé.

La nuit, le jour, mes larmes coulent

Et ma peine sans fond est irrémédiable :

Ils tombèrent tous les trois en un an

Et sans que j’aie pu seulement les revoir,

Soleil, épouse ma tristesse, éloigne-toi.

 

Mon cœur gémit, mon cœur pleure

Les yeux de l’aigle qui n’est plus :

Je ne me résignerai jamais.

Il m’a dit : « Mère ne crains rien,

Tu peux me confier mes frères,

Auprès de chacun d’eux je te remplacerai,

Et je leur ouvrirai ma maison toute grande. »

J’ai pensé : « le mal ne peut l’atteindre

Lui qui d’un jet a poussé

Comme un chêne dans la foret ! »

Mais une tempête est survenue

Qui d’un coup l’a déraciné

Et l’a couché en plein exil.

 

Je pleure, mes yeux n’ont pas de répit.

Soir et matin je pleure

Les enfants dont s’est retirée la vie :

Seghir, l’arbre de douceur

A la taille flexible ;

Saâdi, le petit oiseau

Qui sur les branches d’un pêcher

Chantait du matin à la nuit

Et Mohand, le lion

Qui a emmené ses frères.

 

La tempête est arrivée

Et le tonnerre, les éclairs et le vent,

La tempête d’été

Qui les a tous trois déracinés,

Tous les trois la même année.

Depuis la frayeur m’habite, je ne suis que tremblement :

Si j’ai un ami qu’il pleure !

 

FIN

 

MERCI POUR AVOIR PRIS LA PEINE DE LIRE JUSQU'ICI.

Omar BOUAZZA

Omarbouazza2@yahoo.fr

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